Les premiers congés scolaires de l’année scolaire 2021-2022 pointent à l’horizon, et la crainte de voir les élèves se donner des congés avant l’heure est vive. Déjà en fin de semaine dernière, ceux de la commune d’Anyama ont donné les signaux.
Cela fait maintenant plus de 20 ans que le spectacle est le même dans les écoles ivoiriennes à l’approche des congés et même des vacances. Elèves délogés des classes, enseignants blessés par des jets de pierre, salles de classes ou administrations saccagées etc. aucune sanction véritable n’a été prise à l’endroit des fautifs et cela est devenu presqu’un phénomène normal chez les élèves. En 2020, un élève de troisième a été tué à Anyama, dans la banlieue nord d’Abidjan. La même année à Daloa, dans le Centre-Ouest, un élève de Terminale a été tué et un autre élève de seconde d’un lycée de Dimbokro, dans le Centre a trouvé la mort suite à ces violences.
Responsabilités Le phénomène des congés anticipés procure de la joie aux élèves qui, dans une forme d’insouciance propagent ce phénomène d’une commune à une autre. Une situation qui place ce problème parmi les plus préoccupants du ministère de l’Education. Depuis 2011, le gouvernement fournit assez d’efforts pour renforcer l’équipe pédagogique au sein de tous les établissements de la Côte d’Ivoire. Mais les apprenants semblent ne pas s’en rendent compte. Jusque-là, les responsabilités ont du mal à être située. Entre la démission de certains parents, l’absence de forces de l’ordre et de sécurité aux alentours des écoles et des élèves fauteurs de troubles, aucune responsabilité n’a jusque-là été située. Ce qui donne une sorte de « carte blanche » chaque année à ces fauteurs de troubles en milieu en scolaire.
Piste de solution Selon le sociologue Albert Kouakou Yao, spécialiste des questions d’éducation et enseignant à l’Université Jean Lorougnon-Guede, l’État doit, dans un premier temps, faire voter une loi ou instaurer une mesure pénale en vue de sanctionner tous ceux qui provoqueraient les congés anticipés. Il faut également assainir l’environnement immédiat des établissements d’enseignements : la plupart cohabitent avec des buvettes, des « maquis », etc explique-t-il. Autre mesure selon ce dernier, il est nécessaire de sécuriser l’accès des établissements scolaires, d’instaurer des passes d’accès à l’enceinte des établissements, de sorte que l’accès soit contrôlé et sécurisé. Il faut également instruire les élèves, dès le début de l’année, sur toutes les conséquences des congés anticipés. Par ailleurs, ajoute-t-il, les enseignants, en coordination avec les administrations des établissements, doivent programmer les devoirs communs durant la dernière semaine qui précède les congés.
Raphael TANOH
JDF TV
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