on déplace les meubles et on affecte le personnel sur d’autres sites. Le remue-ménage dans la cité administrative du Plateau est le signe annonciateur de la renaissance des immeubles, une fierté nationale.
Né du rêve futuriste du père fondateur de la Côte d’Ivoire, feu le Président Félix Houphouët Boigny, la cité administrative du Plateau, la Manhattan de l’Afrique de l’Ouest, a longtemps été la vitrine et le symbole d’un pays marchant vers le progrès et le développement. Édifiés au cours des années 1970 et 1980, dans le cadre d’un projet gouvernemental qui visait à rassembler l’administration dans un même endroit, les gratte-ciels abidjanais ont connu une période de passage à vide. Des immeubles qui ont fait la fierté de cette cité, tels la Pyramide, l’immeuble SCIAM, le Postel 2000 et les tours administratives, sont aujourd’hui confrontés à de nombreux problèmes de fonctionnement. La Pyramide, entièrement abandonnée, est l’exemple le plus patent de la désuétude de ces édifices publics depuis de nombreuses années.
Résurrection Mises en service depuis plus de 30 ans, les installations techniques de la plupart de ces bâtiments ont dépassé leur limite d’exploitation. Leur maintenance est rendue difficile par la rareté ou l’inexistence des pièces de rechanges et des matériaux qui ont servi à leur construction. Lancé en 2003, le projet « Réhabilitation de la cité administrative » est dans sa phase active. Inscrit au programme d’investissements publics, le programme de réhabilitation, mis à jour et en route en 2015, a connu un coup d’accélérateur avec le début des travaux de rénovation de la tour du Postel 2000. Livré en juin 2017, ce bâtiment est le symbole d’un Plateau décidé à sortir la tête de l’eau. Les tours A et B de la cité administrative ne sont pas en reste. Elles ont été vidées de leurs occupants au mois de juillet dernier pour laisser place aux travaux qui vont donner un nouveau visage à ces édifices publics. Durant la durée des chantiers, les fonctionnaires seront relogés sur le site de l’ex ANEMA, en face de l’immeuble SEBROKO. Ainsi, après la réhabilitation du bloc ministériel et l’immeuble Sciam, la Pyramide attend son tour. D’autres projets publics ou privés sont annon
cés, dont la construction de la Tour F et de la Bibliothèque de la renaissance africaine. Ils apporteront un plus à cet élan de rénovation du centre des affaires d’Abidjan. Des travaux qui, en plus de mettre fin aux longues files d’attente devant les ascenseurs, soulageront les usagers et les travailleurs, avec un cadre plus propice à leurs activités.
Malick SANGARE