Avec des coupures intempestives et un difficile accès à l’eau potable dans certaines localités, la Côte d’Ivoire a encore du chemin à faire pour satisfaire les besoins de ses populations. Pourtant, le mars 22 mars, elle célébrait la Journée mondiale de l’eau.
Alors que les réflexions se poursuivent sur la problématique des « eaux usées », dans le cadre de la célébration internationale de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2017, la Côte d’Ivoire est encore en proie à des difficultés liées à l’accès à cette source de vie. Une situation qui met à rude épreuve les populations, tant en milieu urbain que dans les zones rurales.
Investissements en cours Les récentes coupures intempestives d’eau dans certains quartiers et communes du District d’Abidjan, notamment à Yopougon, qui seraient dues selon les autorités à la vétusté des installations, ont rappelé aux Abidjanais que le temps de l’émergence n’était pas encore arrivé. Si l’objectif du gouvernement est de porter, d’ici à 2020, le taux de couverture à 82,5% en moyenne, avec 60% pour les zones rurales et 85% pour le milieu urbain, beaucoup reste à faire pour satisfaire les besoins. Pour y arriver, la mise en œuvre de ce programme, consigné dans le Plan national de développement (PND) 2016- 2020, nécessitera un financement de 260 milliards de francs CFA, dont 68 milliards consacrés à l’hydraulique rurale. C’est dans ce sens que l’ex-Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, aujourd’hui vice-président, déclarait en novembre 2016, lors de l’ouverture du 7èmeForum international sur l’accès à l’eau potable, qu’il s’agirait de ramener le taux de panne des Pompes à motricité humaine (PMH) à moins de 10% au niveau national. Difficile d’y arriver au vu de l’insuffisance des infrastructures, qui se traduit par un déficit de production d’environ 250 000 m3/jour, dont 100 000 m3/jour pour la seule ville d’Abidjan, qui représente 70% de la consommation nationale. En outre, 163 unités de traitement sur 437, soit 37%, ont atteint leur niveau de saturation, occasionnant une certaine sur-exploitation des 274 autres unités qui pourraient connaître la même situation. Mais l’aide de la Chine, qui a octroyé le 6 mars 2017, 50 milliards de francs CFA à travers sa banque « Eximbank », pourrait renforcer le système d’alimentation en eau potable d’Abidjan et des villes environnantes.
Anthony NIAMKE