Près d’un an après le début de la généralisation de la couverture maladie universelle (CMU), les boulons ne sont pas encore serrés. Outre les infrastructures à mettre en place, l’un des soucis qu’il faudra régler, c’est le jumelage de cette assurance avec celle des fonctionnaires. Un jumelage qui entraine quelques plaintes.
C’est l’un des points clés du chef de l’Etat pour cette année 2021 : mettre l’accent sur la généralisation de la couverture maladie universelle (CMU). Près d’un an après le début du processus, la CMU a toujours maille à partir avec les désidératas des fonctionnaires. En cause ? Les difficultés d’accès aux prestations pour certains fonctionnaires, la réduction du panier de soins, l’indisponibilité des médicaments… Pour Pacôme Attaby, président de la Coalition des syndicats du secteur public de Côte d’Ivoire (CSSP-CI), les fonctionnaires ne rencontraient pas ces problèmes avec leur bonne vieille assurance, la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUGEFCI). Leurs soucis ont commencé, à l’entendre, avec l’arrimage entre la CMU et la MUGEFCI. 2021 pour les fonctionnaires, est l’année où il faut faire un choix. Régler les problèmes évoqués ou « désarrimer », pour que les fonctionnaires puissent avoir les soins dont ils bénéficiaient avec la MUGEFCI. « Avec la MUGEFCI, nous nous soignons bien. Avec l’arrivée de la CMU, il est demandé de trouver le juste milieu. Mais ce juste milieu ne nous arrange pas », ajoute ce dernier.
D’après Jean-Yves Abonga, président de l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (IFCI), si les fonctionnaires n’arrivent plus à se soigner convenablement avec la CMU, cela est dû à plusieurs éléments. La mise en œuvre de l’arrimage sans une période de transition, d’après lui, n’a pas permis d’identifier et de corriger tous les problèmes. «Le personnel soignant devait être formé. Cela n’a pas été fait. Il fallait leur expliquer ce que c’est véritablement l’arrimage, qui devait prendre en charge tel aspect», indique le président de l’IFCI.
Part patronale Un autre problème détecté par les fonctionnaires, ce sont les cotisations. Pour Gnagna Zadi Théodore, président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles de Côte d’Ivoire, imposer 1000 FCFA comme cotisation n’est pas suffisant. Selon le leader syndical, le non-paiement de la part patronale que l’Etat doit verser à la MUGEFCI, est un autre problème qui grippe la machine et empêche le couple MUGEFCI-CMU, d’offrir des soins convenables aux travailleurs. Autant de problèmes à gérer en 2021, mais qui n’effacent pas le bien-fondé de la CMU, selon Jean-Yves Abonga et Gnagna Zadi Théodore. «La CMU est indispensable. C’est une assurance sociale que les Ivoiriens attendaient depuis longtemps. Il faut juste s’asseoir et corriger les problèmes évoqués», termine Jean-Yves ABonga.
Raphaël Tanoh