Le secteur de l’agrobusiness est devenu, en l’espace de quelques années, le point focal des investissements réalisés par certains Ivoiriens. L’État, après une mise en garde adressée aux souscripteurs, a décidé d’agir afin d’assainir ce secteur.
L'agrobusiness est devenu un centre d’intérêt pour les Ivoiriens. Il s’agit d’un ensemble d’activités et de transactions en lien avec l’agriculture. À ce jour, ce secteur est investi par un ensemble de 27 entreprises agréées par l’État ivoirien. Au nombre de celles-ci, on compte notamment Ivoire Champs, Respidia, MakrubIvagrop, Sagrici, Nouramba Group, ou encore Agro Finances. Ces différentes structures proposent à leurs souscripteurs plusieurs cultures. Par exemple, pour une souscription de 1 800 000 francs CFA en culture de tomate, le retour sur investissement en 6 mois se chiffrerait à presque 4 fois la mise.
Activités douteuses
Mais pour l’État ivoirien, il s’agit d’activités douteuses qui ressemblent fort bien au sys- tème pyramidal de Ponzi. Celui-ci génère des revenus pour les plus anciens investisseurs grâce aux apports de capitaux injectés par les nouveaux. Sans que, pour autant, ces derniers ne soient assurés de récolter les dividendes de leurs mises. Le porte-pa- role du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, s’est voulu clair sur ce sujet le mercredi 28 décembre 2016 à la sortie du Conseil des ministres. À l’occasion, il a appelé les souscripteurs à faire preuve de vigilance face aux différents services offerts par ces structures de promotion agricole. Huit directeurs ont été arrêtés et déférés à la MACA le 9 janvier, avec 1 milliard de franc CFA exigés comme caution de libération. Cette action faisait suite au rapport du Conseil national du crédit (CNC) en datant du 22 septembre 2016.
Réactions
Honoré Christophe Yapi, patron de la structure Agronomix, qui serait en fuite et activement recherché pour escroquerie, a tenté de rassurer les souscripteurs sur le remboursement de leur dû. En outre, il a mis fin aux nouvelles souscriptions. Pour sa part, Marc Michel Grobry, PDG de Respiidia World Group, à travers un communiqué publié sur le site Internet de l’entreprise début janvier, a indiqué qu’il procèdera au remboursement des investissements réalisés par les souscripteurs sans déduction de frais de dossiers, et selon un chronogramme bien établi.
Anthony NIAMKÉ