Jean-Yves Abonga, président de l’IFCI: ''Voilà ce qu'il faut changer à la MUGEFCI''

Jean-Yves Abonga demande la réouverture des dossiers sur les revendications des fonctionnaires.

Dans cette interview, le président de l’Intersyndicale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire (IFCI) aborde plusieurs questions. Notamment la crise sanitaire et l’assurance santé.

Aujourd’hui, comment les faitières des fonctionnaires de Côte d’Ivoire vivent-elles cette crise sanitaire qui prend son temps ?

La crise du Covid-19, hélas, touche plusieurs secteurs d’activités. Les structures syndicales ne sont malheureusement pas en reste. Nous essayons autant que faire se peut de nous adapter aux nouvelles conditions de travail et aux nouvelles dispositions qu’impose cette pandémie, et son corollaire de mesures barrières à respecter. Depuis mars 2020, les rassemblements de grande envergure sont devenus quasiment impossibles avec le souci que nous avons de respecter les mesures barrières. La pandémie de la Covid-19 limite nos actions sur le terrain. Mais on s’accroche. L’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Ifci) a dû s’adapter à cette pandémie mondiale. Ainsi, au niveau de l’Ifci, les réunions mensuelles du Comité exécutif continuent de se tenir au siège. Nous envisageons une tournée à l’intérieur du pays dans les semaines à venir.

À quand remonte votre dernière rencontre avec les autorités sur vos points de revendications ?

Sur les préoccupations contenues dans le protocole d’accord portant trêve sociale, la dernière rencontre du comité de suivi de la trêve sociale logé à la Primature a eu lieu en septembre 2020. Malheureusement, concernant les revendications nouvelles, aucune rencontre n’a eu lieu depuis août 2017 et, ce, en flagrante violation du protocole d’accord.

D’aucuns disent que la crise sanitaire est une occasion pour les autorités de vous étouffer…

Non, nous ne le pensons pas. Le gouvernement est autant préoccupé par la crise sanitaire que nous. En tant qu’organisation syndicale, nous jouons notre partition dans la sensibilisation au respect des mesures barrières pour faire reculer la pandémie. Nous ne pensons pas qu’il profite de cette détresse nationale et internationale pour nous étouffer. Si c’était le cas, ce serait déplorable de leur part. Donc nous n’irons pas jusqu’à dire que les autorités se servent de la crise de la Covid-19 pour lier les mains aux structures syndicales. Mais le fait est que les revendications syndicales nouvelles soumises restent en hibernation. Nous exhortons le gouvernement, nonobstant cette crise qui perdure, à apporter une solution à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Quels sont vos points de revendications essentiels ?

Nous en avons plusieurs. À savoir, l’adoption par le parlement du nouveau statut général des fonctionnaires, le retrait des impôts superflus sur le salaire, l’amélioration des conditions de travail du fonctionnaire. À ces revendications s’ajoutent la revalorisation du coût de l’indice référentiel de base qui stagne à 233, 45 F depuis 1960 ; la revalorisation de l’allocation familiale qui est également de 2500F depuis plusieurs années, l’octroi d’une indemnité de logement à tous les fonctionnaires. Il est important que tous les fonctionnaires qui ont le même employeur, c’est-à-dire, l’Etat, puissent bénéficier d’une indemnité de logement. Nous demandons aussi la revalorisation de ces indemnités pour ceux qui en disposent déjà dans la mesure où le coût de l’immobilier a connu un bond considérable aujourd’hui.

Après une année sans dialogue, pensez-vous que ces points ont une chance d’avoir une oreille attentive cette année ?

En signant la trêve sociale en août 2017, les structures syndicales ont suffisamment montré leur disposition au dialogue. Notre seul souhait est de voir les revendications anciennes non satisfaites et les nouvelles trouver une solution. Presque quatre ans après, les réunions se sont tenues et aucune avancée notable et concrète n’a été observée. Nous osons espérer que le gouvernement, pour cette année, se fera fort de nous prêter une oreille attentive afin de privilégier le dialogue et éviter ainsi des tensions qui pourraient mettre à mal la bonne marche des services.

Les fonctionnaires de Côte d’Ivoire sont assez grognons, selon certains observateurs. Malgré les efforts des autorités, beaucoup affirment que vous n’êtes jamais satisfaits.

Ceux qui pensent que nous sommes grognons n’ont pas une nette idée de ce que c’est que le syndicalisme. Depuis une vingtaine d’années que nous nous sommes engagés dans la lutte syndicale, on a sacrifié notre carrière pour la lutte permanente en vue de l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’Etat. Dire que ces citoyens qui font fonctionner le pays sont des éternels insatisfaits, n’est pas juste. En ce qui nous concerne, nous continuerons de lutter, quel que soit le régime politique en place, pour que les fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire voient leurs conditions de vie et de travail améliorées.

Il est vrai que certains points de revendication ont été satisfaits dans la mesure du possible.  Mais il existe encore à la Fonction publique diverses disparités dans le traitement des fonctionnaires qui méritent qu’on apporte des améliorations. Il faut donc travailler à les corriger et c’est ce à quoi nous nous attelons au quotidien.

L’assurance santé sera au cœur de vos préoccupations cette année, avec les élections à la Mugefci. Etes-vous candidat ?

Notre candidature n’est pas une préoccupation majeure pour l’instant. Il nous revient que les mutualistes ont des difficultés d’accès aux soins depuis l’arrimage de notre outil de solidarité à la Couverture maladie universelle (CMU). Je constate aussi que l’actuelle équipe dirigeante est déjà en campagne pour rempiler pour un deuxième mandat. Nous pensons qu’il nous faut tous continuer à répondre aux besoins de prestations de qualité des mutualistes. Le moment venu, vous aurez la primeur de l’information sur ma candidature ou non ou si mon soutien ou non à un candidat. A l’Ifci, nous avons toujours su faire les choses au moment opportun.

Que faudra-t-il pour éviter une crise au sein de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci), comme cela est souvent le cas après chaque élection ?

Il faut simplement garantir la transparence des élections. Tenez, le nombre de délégués est au prorata de la population de mutualistes exerçant dans chaque région. C’est ainsi que la capitale économique du pays, Abidjan, détient 120 délégués. Ce sera ahurissant qu’on demande encore en 2021 aux fonctionnaires de voter partout où ils le souhaitent comme on l’a fait en 2017. Ce qui a permis à des fonctionnaires de voter dans plusieurs bureaux de vote, faussant de ce fait les résultats des élections de 2017. Il faut donc des listes électorales régionales fiables. Il faut un code électoral révisé et consensuel et créer les conditions de la transparence des prochaines élections pour éviter une crise post-électorale.

Qu’est-ce qui faudra, selon vous, changer à la tête de la Mugefci ?

Tous les quatre ans, on procède au renouvellement de l’équipe dirigeante de la Mugefci. L’équipe gagnante met en œuvre son programme. Nous pensons qu’il faut assurer des prestations de qualité et rapprocher notre outil de solidarité des mutualistes.

Quelles sont les difficultés que vous relevez dans l’arrimage CMU-Mugefci et quelles en sont les causes ?

Nous ne pouvons pas porter un jugement de valeur sur cet arrimage. La CMU est un programme de Couverture maladie du gouvernement ivoirien qui s’impose à toutes les populations vivant en Côte d’Ivoire, selon la loi votée au Parlement ivoirien. La CMU est donc le régime de base de tous ceux qui résident en Côte d’Ivoire. Les fonctionnaires et agents de l’État ne sauraient se soustraire à la CMU. Cependant, nous constatons que cet arrimage a un impact négatif sur le fonctionnement normal de notre mutuelle. Dans le même temps, l’arrimage de la CMU avec les autres assurances privées se déroule normalement. Donc nous pensons qu’il y a des réglages à faire du côté du gouvernement, de la Mugefci et de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).

Qu’est-ce que l’Ifci propose comme solution ?

Nous avons avec d’autres faîtières de syndicats fait des propositions contenues dans un mémorandum transmis à la Primature, à la Mugefci, à la Cnam après avoir pris sur nous de procéder à une enquête terrain et un diagnostic qui sera long à présenter ici.

La campagne de vaccination contre la Covid-19 s’annonce. Serez-vous prêts à vous faire vacciner ?

Si toutes les garanties nous sont données par le gouvernement et les experts, nous n’y verront pas d’inconvénient. Dans le cas contraire, ce sera difficile d’accepter la vaccination. Les informations sur la question sont contradictoires et diffuses. Nous remercions dans un premier temps les fonctionnaires qui nous font confiance et nous soutiennent au quotidien. Nous profitons de cette lucarne pour demander aux fonctionnaires ivoiriens de continuer à nous faire confiance et de se tenir à notre écoute au cours de cette année.

Raphaël Tanoh

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