C’est un créneau ingrat et absorbant, pourtant l’ONG Save the Olders s’est donné comme but d’aider les personnes âgées démunies. Une mission qu’elle mène jusque-là avec passion.
Créé en 2014 pour venir en aide aux personnes âgées, le centre de retraite, Save the Olders, n’a jamais été autant éprouvé. Plus de 200 pensionnaires figurent déjà dans sa base de données, composée de retraités venus des quatre coins du pays. Située dans la commune d’Abobo, le siège est une grosse villa confondue aux nombreuses habitations du même type qui pullulent dans le quartier. Ardjouman Coulibaly, 63 ans, venu de Korhogo pour soigner ses yeux, vient de quitter l’hôpital, la mort dans l’âme, muni d’une ordonnance qui lui fait froid dans le dos. C’est tout désespéré qu’il allait regagner ses pénates lorsque son ancien patron, Seydou Seydou 67 ans, membre de Save the Olders, lui a suggéré de venir voir « Maman » le surnom donné à Suzanne Mentenon, la présidente de l’ONG. « Je vois flou. Ça s’aggrave. On ne peut pas me prescrire des lunettes. Je viens ici pour la première fois. J’espère que le centre pourra m’aider à faire face aux frais », prie Ardjouman. « Ce qu’elle fait pour nous est inestimable. C’est l’année dernière qu’un ami est venu m’apprendre qu’une dame a ouvert une maison de retraite. » En attendant que « Maman » parvienne à trouver une aide pour la plupart de ses pensionnaires, elle s’est fixée pour mission de les occuper sainement avec des jeux de dames, de cartes, etc. « Depuis toute petite, aider les personnes âgées, me passionne. En général ce sont des gens qui sont renfermées. On ne prend pas la peine de les connaître, de les écouter. J’ai donc décidé d’être le porte-voix de ces personnes », explique Suzanne Mentenon. Une œuvre si sollicitée qu’elle envisage d’installer à l’avenir des représentations de Save the Olders à l’intérieur du pays. En effet, la grande villa qui lui sert de local commence à surchargée. « Nous prenons les personnes âgées en charge à partir de 60 ans, quelle que soit leur couche sociale », explique-t-elle. Le droit d’adhésion ? 2 000 francs CFA. Malgré cette insignifiante contribution, l’ONG parvient à faire face à ses charges. « Nous donnons des conférences, des repas communautaires, et organisons des sorties détentes. Ils en ont besoin. Nous faisons également des séances de prise de parole. Il y a des pensionnaires qui sont maltraités par leurs proches, qui sont traités de sorciers. Le fait d’en parler les aide », note-t-elle. À l’entendre, la plupart d’entre eux sont malades. Quand elle le peut, l’ONG les aide à faire face à leurs frais d’ordonnance. « Mais pour les cas extrêmes, en général, nous faisons des demandes d’aides », fait savoir Suzanne Mentenon.
Raphaël TANOH