Comme chaque année, décembre est un moment à la fois de joie et d’inquiétude pour les Ivoiriens. Et, cette fois-ci, les maires sont partagés entre craintes et réjouissances.
Les fêtes de fin d’année pointent à l’horizon et, dans la capitale économique, on s’active au niveau des collectivités. Le gouverneur du district d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, ne compte pas déroger à la tradition. « Le traditionnel Abidjan ville lumière est prévu, comme chaque année. Et, au niveau du district, nous travaillons à cela », informe Baba Nicolas, le responsable du service communication du district. Les communes qui constituent le district de la capitale économique ne sont pas en reste. Chacune fait sa toilette, avec un parfum de lendemain d’élections municipales, et les nouveaux élus comptent marquer l’évènement d’une pierre blanche. Notamment ceux d’Abobo (Hamed Bakayoko) et de Koumassi (Ibrahim Cissé), qui y voient une opportunité pour communier avec leurs administrés pour leurs premières activités.
Sous surveillance Comme chaque année depuis décembre 1999, date du premier coup d’État, les pétards sont interdits. N’empêche, l’on ne peut traverser le mois de décembre sans que ces « objets à bruit » ne traversent nos frontières et ne s’invitent dans le décor des fêtes de fin d’année. Les mairies ont cependant décidé d’insister cette année sur ce phénomène. « Pendant la célébration du Maoulid, nous avons été obligés de faire appel à la police parce que les gens commençaient à faire exploser des pétards. Nous pensons que l’État doit commencer à sévir. La Côte d’Ivoire ne produit pas de pétards et on devrait pouvoir empêcher ces engins de troubler la quiétude des populations», regrette Salif Coulibaly, adjoint au maire d’Attécoubé. Les nombreuses campagnes de sensibilisation n’y changent rien pourtant et des braqueurs profitent parfois de la confusion entre pétards et coups de feu pour sévir. Mi-novembre déjà, les autorités sécuritaires annonçaient la mise en place d’un dispositif prenant en compte la sécurité routière. Même si l’on entend parler de moins en moins des effets néfastes des enfants en conflit avec la loi, les périodes de fêtes de fin d’année restent des moments propices pour ces derniers, qui profitent par moment de situations de grande confusion. Nonobstant ces craintes, le programme pour le traditionnel feu d’artifice géant ne changera pas et les Abidjanais pourront encore une fois en profiter, le tout sous le regard vigilant des forces de l’ordre.
Raphaël TANOH