Dans cet entretien, le président des résidents des cités universitaires de Cocody explique la situation des étudiants qui continuent de dormir dans les amphithéâtres.
La question du logement au niveau des étudiants de Cocody a-t-elle connu un début de solution ?
Environ deux mois après les demandes d’attribution et de réattribution des chambres, les étudiants sont toujours dans l’attente des résultats. Le processus avait été interrompu depuis 2018, ce qui fait que de nombreux étudiants sont dans le besoin.
Quelle est la situation des étudiants qui dorment dans les amphithéâtres, faute de chambres ?
Rien qu’à l’université Félix Houphouët Boigny, ces étudiants encore appelés ‘‘Kossovos’’ (allusion faite à la guerre qui y a eu lieu entre 1998 et 1999 au Kossovo), sont au nombre de 300. Ce sont des étudiants qui n’ont pas de tuteurs. Des étudiants qui sont affectés à Abidjan alors qu’ils n’y connaissent personne. Ils n’ont d’autres choix que de dormir dans les amphithéâtres. Chaque année, le nombre d’étudiants augmente. Pour stopper le problème, il faut plus de chambres. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Adama Diawara, la cité universitaire de Port-Bouët leur sera destinée. La cité a été réhabilitée dans le cadre du programme de réhabilitation des cités universitaires. Cette résidence comporte 2 000 lits.
Combien de lits sont-ils concernés dans le cadre de ces réaffectations ?
Ce sont au total 5 000 lits qui seront attribués dans le cadre des attributions et des réattributions. Sont concernées, la cité-rouge, la cité Mermoz, la cité de Port-Bouët.
Quels sont aujourd’hui vos rapports avec la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ?
La FESCI continue de s’approprier certaines chambres. Nous avons vécu ces cas lors de la dernière attribution des chambres en 2018. Des étudiants se réclamant de la FESCI occupaient les chambres et ont refusé de les céder. Nous sommes allés nous plaindre au Centre régional des œuvres universitaires d’Abidjan 1 (Crou-A1), mais le Crou-A1 n’a pas réussi à les obliger à quitter les lieux.
Aujourd’hui, le cas des loyers impayés se pose-t-il toujours ?
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a finalement pris en charge 3 mois de loyer impayés des étudiants des cités universitaires de Cocody. Environ 3 000 étudiants sont concernés. C’est une promesse tenue par le ministre Adama Diawara. Mais certains ont toujours des arriérés de loyer.
Raphaël TANOH