Odontostomatologiste, présidente d’ONG, coordonnatrice générale des femmes de Côte d’Ivoire pour les élections et la reconstruction post-crise, Marie-Paule Kodjo œuvre depuis deux ans pour le contrôle et le bon déroulement de la révision de la liste électorale pour un scrutin apaisé.
Mariée et mère de deux enfants, Marie-Paule Kodjo fait beaucoup parler d’elle dans le milieu social. Après des études à l’étranger qui lui ont valu un doc- torat d’état en odonto-stomatologie et une licence de droit, elle décide de se consacrer à l’amélioration des conditions de vie des femmes. Elle met donc sur pied en 2000 l’ONG « Playdoo-CI », qui est un appui aux populations vulnérables que sont les femmes en milieu rural. Dans la poursuite de sa mission, la structure a mené plusieurs actions d’alphabétisation, d’autonomisation de coopératives féminines, de formation et de recherche de financement pour les femmes. Elle fut d’ailleurs récompensée notamment par le prix spécial « Safam Com » du meilleur promoteur d’œuvres sociales en 2006, et élevée au rang d’officier de l’ordre du mérite dans diverses catégories, acquérant ainsi une renommée nationale et internationale.
Bonne gouvernance
Mais, avec la crise post-électorale, Marie-Paule Kodjo décida de s’investir d’une nouvelle manière, en participant à la mise en place d’un cadre adéquat en vue de l’observation des élections à venir. Ainsi, la création en 2014 de la plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI), fut une aubaine qui lui permit de faire montre de tout son savoir-faire. « Spécialisés sur les questions de démocratie et de bonne gouvernance, nous avons décidé de monter cette plateforme avec l’appui technique de NDI et l’appui financier de l’USAID », explique Madame Kodjo qui en est la porte-parole depuis deux ans, mais aussi la vice-présidente depuis quelques mois. Avec son équipe, elle multiplie les actions et les campagnes de sensibilisation sur la révision de la liste électorale, et surtout sur le processus de révision de la constitution. Selon cette véritable militante sociale, ce processus revêt un caractère important et crucial pour le pays, et la tenue d’un débat public serait approprié en raison du contexte socio-politique qui est encore fragile. « Nous aimons notre pays et nous ne souhaitons plus revivre ce qui s’est passé en 2010. Nous voulons des élections apaisées et que la Côte d’Ivoire reprenne son leadership ». Malgré quelques difficultés rencontrées, elle compte mener jusqu’à son terme cette mission devenue un sacerdoce.
Anthony NIAMKÉ