C’est l’heure des sapins de de Noël et ils poussent un peu partout dans les rues et écoles de Côte d’Ivoire. Réels ou artificiels, ils ont fini par s’imposer dans tous les foyers ivoiriens.
Confinés au départ dans certaines écoles privées des quartiers chic de la capitale, les « arbres de Noël » ont fait incursion dans la quasi-totalité des foyers pour atteindre les zones les plus défavorisés du pays, pour le plus grand bonheur des enfants, qui ne boudent pas leur plaisir devant les moments de magie qui leur sont offerte.
Fêtes pour tous Elles sont nombreuses, ces ONG qui ont contribué à un regain d’intérêt par la distribution de cadeaux aux écoliers. Grâce aux cotisations de leurs membres et aux dons de certaines bonnes volontés, ces « vagabonds de la charité » écument les quartiers défavorisés de la capitale pour contenter, le temps d’une fête, des enfants de condition modeste. C’est la portée sociale de cette action qui motive le plus les membres de ces associations, qui ciblent les enfants « orphelins, malades, handicapés et autres de familles démunies », comme l’a indiqué Hamidou Cissé, animateur et responsable de la communication de l’ONG les Zinzins du bonheur, qui depuis 2012 a fait de l’organisation des « Arbres de Noël » l’une de ses activités majeures
La fièvre de Noël a aussi gagné certains établissements primaires publics, qui, à l’approche des congés se mettent aux couleurs de l’évènement et organisent, avec le concours des parents d’élèves, des matinées dansantes avec remises de cadeaux à la clé. Ce moment de réjouissances revêt un caractère spécial pour l’école, qui est un espace d’apprentissage et de socialisation, d’autant plus qu’il réunit autour d’un évènement religieux chrétien des parents et enfants de toutes les confessions religieuses. Une satisfaction particulière pour Nomban Yéo, instituteur à l’école primaire publique Liberté à Adjamé. Lui, qui a souvent vu des parents « musulmans venir avec leurs filles, toutes vêtues de voiles, prendre part à la fête de Noël », pense que « c’est le meilleur moyen d’apprendre la tolérance aux enfants et de briser les barrières qui pourraient s’ériger entre eux à l’avenir ». Si certains parents restent néanmoins prudents, en ne retenant que le côté religieux de la fête de la Nativité, les « Arbres de Noël » s’imposent dans le décor des fêtes de fin d’année.
Malick SANGARÉ