Une des étapes attendues des activités qui meublent les plénières des deuxièmes sessions ordinaires du Parlement de la CEDEAO, est la présentation des rapports-pays. Ce vendredi 03 décembre 2021, les délégations ivoirienne, sénégalaise et de la Guinée-Bissau ont sacrifié à la tradition
Le rapport de la délégation ivoirienne s’est articulé autour de cinq axes : les situations Politique, Sécuritaire, des Droits Humains, Sanitaire avec un accent sur l’évolution de la Covid-19 et la situation Économique et financière. A ces grands axes se sont ajoutés des points relatifs à l’état de mise en œuvre des critères de convergence, à l’état de mise en œuvre des textes de la CEDEAO en particulier : le Protocole sur le Prélèvement Communautaire ; le Protocole sur la Libre Circulation des Personnes et des Biens ; l’Acte Additionnel relatif à l’égalité des Droits entre les Femmes et les Hommes pour le Développement Durable dans l’Espace CEDEAO.
Faisant le point de la situation politique, le rapport indique un climat politique national apaisé. Le dialogue politique avec l’opposition, a facilité le retour de l’ex président ainsi que des exilés et permis de libérer des prisonniers condamnés suite aux violences qui ont émaillées les élections présidentielles de 2010 et de 2020. Le rapport indique également une recomposition de l’échiquier politique traduite par la restructuration du parti au pouvoir le RHDP, une tentative de mise en place d’une coalition politique par l’opposition, la création d’un nouveau parti politique appelé le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Dans la perspective des élections de 2025, le rapport précise que le Président de la CEI a annoncé l’organisation de la révision du fichier électoral en 2022. La moralisation de la vie politique qui a vu l’audit de plusieurs entreprises publiques ou à participation publique est aussi prise en compte par le rapport. Il précise notamment la démission de plus d’une vingtaine de Directeurs généraux suite à des enquêtes réalisées par la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, l’Inspection Générale d’Etat ou l’Inspection Générale des Finances publiques qui ont établi les preuves de malversations, détournements de deniers publics et abus de biens sociaux.
Relativement à la situation sécuritaire, le rapport s’est intéressé aux attaques terroristes dans le Nord du pays, au trafic des drogues et stupéfiants et à une baisse du nombre d’accidents de la voie publique. Sur ces trois centres d’intérêt, le rapport indique que malgré les récentes attaques dirigées contre les Forces de Défense et de Sécurité, l’analyse sécuritaire pour l’année 2021 présente une nette amélioration de la situation sécuritaire générale. Un projet de loi portant lutte contre le trafic et l’usage illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et leurs précurseurs en Côte d’Ivoire a été adopté. Il intègre, au-delà de la dimension répressive, la dimension coopérative, la dimension thérapeutique ainsi que la dimension préventive dans la lutte. Au plan de de la sécurité routière, le rapporte note une baisse du nombre d’accidents de la voie publique, avec 1377 cas enregistrés en août 2021 contre 1518 en juillet 2021 ; soit une baisse d’environ 9%.
Pour ce qui des Droits de l’homme, le rapport mentionne que le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) fait un rapport annuel au parlement. Il met un accent particulier sur l’état des Droits de l’homme. Par ailleurs, et selon le rapport, le CNDH a constaté une nette amélioration de l’exercice des libertés individuelles et collectives au cours de l’année 2020.
S’agissant de la situation sanitaire et l’évolution de la pandémie de coronavirus 2019 (covid-19) en côte d’ivoire, le rapport indique que le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2016-2020 a traduit la volonté du Pays d’apporter des réponses efficaces aux problèmes sanitaires rencontrés qui se caractérisent par des niveaux de morbidité et de mortalité élevés touchant plus particulièrement la femme et l’enfant. En ce qui concerne la Covid-19, à la date du dimanche 28 novembre 2021, la Côte d’Ivoire dénombrait 61 708 cas confirmés de Covid19 dont 60 702 guéris, 704 décès et 302 cas actifs. La moyenne du taux de positivité actuel est de 1,4%, bien en-dessous du seuil d’alerte de 5%. Abidjan reste, à ce jour, l’épicentre de la maladie avec plus de 95% des cas diagnostiqués. Toutefois, le processus d’approvisionnement en vaccins se poursuit, et à ce titre, le pays réceptionnera plus de 5 millions de doses, d’ici la fin de l’année.
En matière Économique et Financière, le rapport précise que l’activité économique continue de bénéficier de la dynamique impulsée par la mise en œuvre du plan de soutien économique, social et humanitaire pour se situer à un taux de croissance de 6,5% en 2021 contre 2% en 2020. L’inflation devrait progresser de 2,8% en 2021. Le déficit budgétaire devrait passer de 5,6% du PIB en 2021, à 3,3% du PIB en 2022, dans la perspective du respect en 2024 de la norme communauté fixée à 3% au maximum. La dette publique à fin 2021, devrait ressortir à 2 256,2 milliards contre 1 926,3 milliards en 2020. Ce niveau d’exécution représente 5,9% du PIB et 41,3% des recettes intérieures contre respectivement 5,5% et 37,8% en 2020. Il comprend 998,2 milliards au titre de la dette extérieure et 1 258,0 milliards pour la dette intérieure. Néanmoins Les perspectives économiques sont marquées par la poursuite du plan de relance économique, social et humanitaire qui contribuerait à atteindre une croissance de 6,5%, sous l’impulsion de l’ensemble des secteurs d’activités.
L’état de mise en œuvre des critères de convergence présente un ratio du solde budgétaire global à -3%, un taux d’inflation annuel moyen à 2,8% en 2021, un ratio de l’encours de la dette publique totale à 51,1% en 2021, le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales à 38,3% et le taux de pression fiscale se situant à 12,4% en 2021. L’objectif était de 15,6% dans le Programme 2018-2022.
L’état de mise en œuvre des textes communautaires se compose de l’état du prélèvement communautaire, du Protocole sur la Libre Circulation des Personnes et des Biens, de l’’Acte Additionnel relatif à l’égalité des Droits entre les Femmes et les Hommes pour le Développement Durable dans l’Espace CEDEAO. Le rapport fait noter que la Côte d’Ivoire est à jour de toutes ses cotisations en ce qui concerne sa contribution au budget de la Communauté. Le pays a pris toutes les mesures pour assurer la libre circulation des biens et des personnes malgré le contexte de Covid19.
Dans le cadre du respect de ses engagements internationaux, la Côte d’Ivoire a adopté de nombreux textes au plan national et des politiques visant à la promotion et à une meilleure protection des droits de la femme. Ainsi, la loi n°2019-870 du 14 octobre 2019 favorise la représentativité de la femme dans les assemblées élues. En outre, l’article 37 de la Constitution dispose que : « l’Etat œuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi. L’Etat encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu’au niveau des entreprises. »
Il est à noter que le rapport a été présenté par le député Sako Mamadou.
Direction de l’Information et de la Communication de l’Assemblée nationale