Dans cet entretien, Dr Youssouf Soumahoro, Président de l’Association des sociétés de collecte d’ordures ménagères (ASCOM), fait le point sur leurs activités et expose ses propositions. Quelles sont les difficultés auxquelles votre filière est confrontée aujourd’hui ?
Il y a le financement, une étape importante pour nous. Tant que ça ne sera pas fait, les opérateurs ne pourront pas être à leur efficacité maximum. À côté de cela, il y a le problème des infrastructures, qui rend la collecte dans le district d’Abidjan, difficile. Enfin, il y a les contrats des opérateurs, qui doivent être prolongés.
Pensez-vous être toujours en mesure d’assurer le ramassage des ordures dans la capitale économique ?
Oui. Nous le faisons. Nous sommes aujourd’hui une cinquantaine d’entreprises qui vivent plus ou moins bien de cette activité. Nous avons proposé d’organiser les opérateurs locaux en trois grands groupements d’intérêt économique (GIE), qui couvriraient ces trois zones d’Abidjan. Nous sommes entrés en contact avec les banques, qui ont accepté de nous accompagner pour le renouvellement de nos parcs autos. Certains collecteurs ont parfois des difficultés, mais il ne faut pas en changer pour autant. Il faut au contraire à les renforcer. Nous avons fait d’énormes sacrifices pour le pays et nous continuerons. Le gouvernement peut nous faire confiance. Nous n’avons jamais fait grève. Mais l’État doit participer à notre encadrement.
Un opérateur étranger été choisi pour la gestion des ordures ménagères à Abidjan. Auriez-vous aimé assurer cela vous-même?
La question des ordures en Côte d’Ivoire concerne en premier lieu les Ivoiriens. Au Ghana, c’est un groupe national qui les gère et aujourd’hui ce pays est un modèle en termes de propreté. Cela est né d’une volonté politique d’accompagner le secteur. Que ce soit une structure américaine, européenne ou asiatique, il faut comprendre qu’il y a de la compétence ici. Nous avons des ingénieurs qualifiés. Mais nous sommes prêts à travailler avec tout le monde.
La fermeture de la décharge d’Akouédo est pour cette année. Sera-ce la bonne cette fois-ci?
La décharge est dépassée aujourd’hui et nous pensons que cette fois-ci sera la bonne. Mais il faut que les centres d’enfouissement technique soient prêts à prendre le relais.
Depuis le début de l’opération « Grand Ménage », quelle est votre implication ?
Les entreprises de collecte d’ordures jouent pleinement leur rôle. Nous continuons de ramasser les ordures correctement. Et, vous le voyez, les rues sont propres. C’est une politique que nous accompagnons et que nous saluons
Interview réalisée par Raphaël Tanoh
Mise en exergue
« Nous n’avons jamais fait grève. Mais l’État doit participer à notre encadrement ».