Après plusieurs reports, la Couverture maladie universelle a été généralisée le mardi 1er octobre. Plus question de faire marche arrière après cette étape décisive.
Nous y voilà ! Près de 7 ans après son annonce et l’espoir qu’elle a suscité dans le cœur des Ivoiriens, la Couverture maladie universelle (CMU) vient d’être enfin ( ?) généralisée. Symboliquement, oui, mais avec toute l’importance due aux attentes qu’elle a créées. L’honneur est revenu au ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Pascal Abinan Kouakou, accompagné de son collègue de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Eugène Aka Aouélé, de procéder à cette opérationnalisation, après une visite dans plusieurs centres de santé en vue de s’imprégner de l’efficacité du dispositif mis en place.
Petits pas Si les émissaires du gouvernement se sont réjouis de ce que les établissements sanitaires visités sont plus ou moins prêts, il faut dire que la généralisation ne sera que progressive. Avec environ un million d’enrôlés (secteur public et privé) pour une population de 22 millions d’habitants, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) chargée, entre autres, du recouvrement des cotisations et de la régulation de la CMU, n’a pas encore atteint ses objectifs. Cette couverture, qui est basée sur la solidarité, arrive dans un contexte de redynamisation du système sanitaire ivoirien pour environ 800 milliards de francs CFA. Pour ce démarrage, 729 établissements publics et semi publics ont été retenus. Ils constitueront le réseau de soins initial. 1 800 agents viennent d’être formés pour l’accueil dans ces structures sanitaires. Pour Dr Eugène Aka Aouélé, « un bon accueil contribue pour 50% à la guérison ». Mais l’aspect qu’il faudra surveiller sera l’engagement du personnel soignant, accusé souvent de saboter les efforts du gouvernement. On l’a vu avec la politique de gratuité des soins, qui s’est soldée par un échec.
Craintes « Les efforts consentis par les autorités ne tombent pas dans l’assiette des usagers. Ce que nous demandons au personnel soignant, c’est un engagement total dans cette généralisation de la CMU. Il faut mettre fin à la corruption. Il faut que les médicaments soient disponibles. La gratuité au niveau des kits d’accouchement doit être effective », énumère Ben N’Faly Soumahoro, Président de l’association de consommateurs Le Réveil. Le gouvernement s’est d’abord assuré de l’engagement du personnel soignant dans la réforme hospitalière qui vient d’être promulguée par le Président de la République et accorde à certains travailleurs de la santé des avantages, dont des primes de risques.
Raphaël TANOH