Lancée depuis le 3 janvier 2015, l’opération d’enrôlement des populations pour la Couverture maladie universelle (CMU) entre dans une phase plus concrète. Les bénéficiaires disposeront très bientôt de leurs cartes.
Deux ans après le lancement de l’opération d’enrôlement de la Couverture Maladie Universelle (CMU), les personnes enregistrées sont estimées à 650 000, selon le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Moussa Dosso. Elles sont soulagées avec la livraison des premières cartes CMU en ce début d’année.
Étudiants en première ligne
Selon la chargée de communication de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), Marie-Michelle Yao Yao, l’opération de distribution des cartes démarrera par la mise en œuvre d’une phase expérimentale au cours du premier trimestre, comme annoncé par le président Alassane Ouattara lors de son message à la nation le 31 décembre. Cette phase dite expérimentale concernera les étudiants des établissements supérieurs publics et privés. La démarche, selon Marie-Michelle Yao Yao, « permettra d’éprouver le fonctionnement opérationnel de la CMU et d’identifier les obstacles, les procédures et les processus à améliorer avant la phase de généralisation ». Depuis l’ouverture du Centre de production des cartes des assurés de la CMU le 23 décembre dernier, 26 000 cartes seront produites par jour.
Couac à l’horizon ?
Pour l’économiste de la santé, Donatien Robé, cette phase expérimentale de la CMU avec les étudiants pourrait ne pas apporter les résultats escomptés. Pour lui, la population-cible aurait dû regrouper presque l’ensemble des segments de la population du pays, alors que les étudiants ne constituent qu’une population spécifique. Ce choix, selon lui, pourrait mettre à mal la crédibilité et l’intérêt technique de cette phase dite expérimentale. Un avis qui n’est pas partagé par Marie-Michelle Yao Yao. Se voulant rassurante, elle soutient que «…le choix des étudiants s’est fait à partir de différents critères qui ont milité en faveur de cette cible, notamment au niveau de sa volumétrie, son homogénéité, sa dispersion géographique, son efficacité, l’efficience du prélèvement, la disponibilité de l’offre de soins et sa valeur symbolique ». Mieux, elle indique que cette phase est un test pour les outils de gestion. « Nous élargirons cette expérimentation à d’autres couches de la population, et ce au cours de l’année 2017, en vue de mieux préparer la phase de généralisation de la CMU », a-t-elle précisé.
Anthony NIAMKÉ