Attendue depuis maintenant près de 9 ans, la Couverture maladie universelle n’a toujours pas atteint sa vitesse de croisière.
Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Me Adama Kamara, poursuit sa tournée de sensibilisation dans le cadre des journées de la « Ronde sociale». Il s’agit d’exhorter les fonctionnaires, les commerçants, les transporteurs, les agriculteurs à s’enrôler à la Complémentaire, au Régime social des travailleurs indépendants (RSTI) et à la Couverture maladie universelle (CMU). Dernière étape pour Me Adama Kamara : Gagnoa. Il faut dire que les Ivoiriens n’ont toujours pas augmenté leur cadence d’enrôlement à la CMU depuis les derrières mesures prises pour accélérer les choses. Du moins, selon une source proche du ministre de la Santé de l’hygiène publique et de la CMU. Les 5 millions d’enrôlés que les autorités veulent atteindre au plus vite ne sont pas encore à portée de vue. En septembre 2022, au moment de l’institution de l’enrôlement obligatoire, le nombre était d’environ 3,5 millions. Aujourd’hui, les chiffres tournent autour de 4 millions, selon notre source. Dans les centres d’enrôlement, dit-elle, l’affluence n’est pas à la hauteur des espérances. Est-ce l’une des raisons qui a incité le ministre de l’Emploi et de la protection sociale à descendre sur le terrain ? Il faut dire que le temps presse. Lancée en 2014, la CMU cherche encore sa vitesse de croisière.
Passeport
Les Ivoiriens se demandent surtout si le gouvernement se décidera, à partir de mars, à exiger la CMU ou le récépissé d’enrôlement pour les personnes qui viendront retirer leur passeport ou s’inscrire aux concours de la police, de la gendarmerie ou de l’armée et dans les établissements d’enseignement supérieur. Si le ministre de l’Emploi ne l’a pas encore évoqué, le report de la date de mise en œuvre de la mesure, selon notre informateur, n’est pas à l’ordre du jour. « Il n’y a qu’en le constatant par eux-mêmes que les gens vont se dépêcher dans les centres d’enrôlement », indique-t-il. De même, le gouvernement aurait intérêt à étendre la mesure à d’autres services, car, à l’entendre, les travailleurs ne sont pas touchés et ne sont pas de ce fait contraints d’aller s’enrôler.
L’une des réticences des populations se situe au niveau des infrastructures. Sur ce plan, le gouvernement est à pied d’œuvre. Le 11 janvier dernier, le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la CMU, Pierre Dimba, a sillonné plusieurs centres de santé. Ce sont au total 9 établissements sanitaires de premier contact réhabilités, dotés d’équipements de pointe et livrés au cours de l’année 2022 qui ont été visités. Pierre Dimba a constaté que chez les patients présentant leur carte, 20% ne sont pas à jour de leurs cotisations. En amont comme en aval, la CMU a besoin d’un coup de fouet.
Raphaël TANOH