Jérôme Ourizalé, membre du bureau exécutif de l’Intersyndicale de l’enseignement préscolaire et primaire de Côte d’Ivoire (ISEPPCI), secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du primaire public de Côte d’Ivoire (SAEPPCI), revient sur les priorités des enseignants dans cette période.
Comment se porte l’intersyndicale ?
L’Intersyndicale est en ce moment en crise. Nous traversons une crise de leadership qu’il faut régler. C’est une plateforme qui regroupe de nombreux syndicats. Et à un moment donné il faut se pencher sur les vrais problèmes des enseignants. Donc, la plateforme va reprendre ses activités lorsque nous aurons réglé ce problème de leadership.
Au sein du SAEPPCI, quelles sont les priorités en ce moment ?
Les enseignants nouvellement affectés attendent leurs bourses. Il s’agit de sommes d’argent qui leur permettent de commencer leur service avant leur rappel. Ce sont plus de 500 000 FCFA, par enseignant. Depuis maintenant 11 mois, ils sont dans l’attente. Nous avons été au ministère, on nous a rassurés depuis que les bons ont été envoyés au Tresor public pour s’occuper de ce problème. Mais nous sommes au 11ème mois.
Combien d’enseignants sont concernés ?
Environ 4 000 instituteurs nouvellement affectés. Ce sont des gens qui n’ont rien dans la poche quand ils commencent à enseigner. Cette bourse est nécessaire. Nous demandons donc aux autorités de mettre fin à leur calvaire.
Est-ce devenu le cheval de bataille des enseignants ?
Pour le moment, l’actualité oblige, nous avons été longtemps contraint de geler nos activités à cause de la pandémie à coronavirus. Il n’y a pas longtemps que nous avons repris nos actions sur le terrain, avec notamment la mobilisation de nos membres au sein du SAEPPCI.
Parlant de pandémie, les enseignants vont-ils se faire vacciner ?
Nous l’avons dit dès le départ, les enseignants exigent d’abord une sensibilisation sur les effets secondaires du vaccin. Cela n’a pas encore été fait. Pis : nous constatons que plusieurs pays Européens qui utilisent le vaccin Astrazeneca ont décidé de suspendre leur campagne, suite à des cas de caillot sanguin et autres malaises détectés chez des patients qui s’étaient fait vacciner avec ce vaccin.
Etes-vous en train de dire que les enseignants ne sont pas mobilisés pour aller se faire vacciner ?
Le vaccin est volontaire, mais nous demandons aux autorités de procéder à la suspension de la campagne de vaccination, le temps de comprendre si Astrazeneca présente des risques potentiels pour ceux qui iront se faire vacciner.
Raphaël TANOH