« Généralisation de la CMU : que fait-on des insuffisants rénaux ? » : Moussa Bamba, président de l’Association des dialysés et insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire (Aidir)

Moussa Bamba appelle à une prise de conscience concernant la progression de l’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire

Après le démarrage de la généralisation de la couverture maladie universelle (CMU), les insuffisants rénaux espèrent que cet évènement leur sera profitable.

La phase de généralisation de la couverture maladie universelle a débuté. Elle va être progressive. Au niveau des insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Nous avons entendu dire qu’il y a un certain nombre de pathologies qui ne sont pas pris en compte par la CMU, dont l’hypertension, le diabète. Ce que nous disons, c’est que la prise en charge au niveau des dialysés et insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire doit être totale et effective. Aujourd’hui, malgré les efforts de l’Etat, la maladie a épuisé financièrement tous ceux qui suivent la dialyse. Ils n’ont plus les moyens de payer les 1750 FCFA exigés par dialyse. Avec les deux dialyses que nous faisons dans la semaine, cela devient difficile à tenir au fil du temps. A cela, il faut ajouter les médicaments qui sont obligatoires et très coûteux. Alors, pour nous la CMU doit nous permettre non seulement de faire gratuitement la dialyse, mais aussi de bénéficier gratuitement des médicaments.

 

Avez-vous déjà eu des discussions claires avec le gouvernement dans ce sens ?

Non. Nous avons déjà adressé des courriers au ministre de la Santé et de l’hygiène publique, et nous attendons d’être reçus.

 

La prise en charge totale des dialysés est-elle faisable avec les réalités du terrain ?

Dans certains pays, cela se fait. Je vous parle par exemple du Niger. Nous sommes dans un réseau sous régional des dialysés et insuffisant rénaux. Et au sein de ce réseau, il nous a été clairement signifie que cette politique est possible et même nécessaire. La seule manière d’y parvenir est de passer par la CMU. Aujourd’hui que cette assurance est une réalité, nous attendons cette prise en charge.

 

 

Jusque-là l’Etat a beaucoup œuvré pour faciliter la dialyse en Côte d’Ivoire…

Oui et nous lui en sommes très reconnaissant. Les ruptures de kits de dialyse qui étaient fréquentes dans le temps ont baissé. Le coût de la dialyse a baissé jusqu’à 1700 FCFA. Mais pour que ces efforts soient perceptibles sur la vie des malades à long terme il faut franchir un autre pallié dans le social. Aujourd’hui, la liste d’attente est quasiment intenable. Plus de 500 malades sont sur cette liste et attendent que des gens meurent pour être enfin pris en compte. En attendant, ils sont contraints de s’en remettre aux cliniques privées qui vous facturent la dialyse autour de 80 000 FCFA la séance. C’est insupportable. La capacité d’accueil des malades est très faible.

 

Qu’est-ce qui faudrait pour donner la chance aux autres malades de bénéficier d’une prise en charge ?

Que la dialyse soit décentralisée. On nous a promis l’ouverture de centres d’hémodialyse dans plusieurs villes de l’intérieur dont San Pedro, Bondoukou. Mais depuis nous attendons. Il faut presque doubler la capacité actuelle des centres d’hémodialyse. Aujourd’hui être atteint d’insuffisance rénale est presque synonyme de mort. La donne doit changer.

 

 

Y a-t-il toujours autant de morts parmi les malades ?

Avec le manque de machines de dialyse et la pauvreté, nous enregistrons en moyenne près d’une dizaine de morts dans l’année. Le plus souvent, des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Et cela arrive en général chez les anciens dialysés, parce qu’ils n’arrivent plus à payer les médicaments. Près de 25% des anciens dialysés finissent par mourir.

 

 

Vous qui êtes à la tête des insuffisants rénaux et dialysés de Côte d’Ivoire, à quoi attribuez-vous la propagation de cette maladie ?

Il y a de nombreux facteurs. D’abord, la mauvaise alimentation, ensuite l’automédication avec le phénomène des médicaments de la rue. Ensuite, vous avez d’autres facteurs tels que l’alcool.

Interview réalisée par Raphaël Tanoh

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