CONARIV : Fin de mission au goût d’inachevé

En décembre 2016, Monseigneur Siméon Ahouanan Djro avait présenté le rapport de la commission au Président de la République.

Six mois après l’expiration de son mandat le 22 décembre 2016, la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV) a transmis le 4 juillet les dossiers en souffrance au ministère de la Cohésion sociale.

Créée en mars 2015 pour parachever le travail de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), « tant par la recherche et le recensement des victimes et ayants droit de victimes non encore recensés, que par des propositions pertinentes en vue de la réparation des préjudices subis lors des crises survenues», la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV), a transmis le 4 juillet ses charges au ministère de la Cohésion sociale. Cette commission aura attendu plus de six mois après la fin de son mandat en décembre 2016 pour fermer ses locaux. Encore du chemin Pour son président, l’archevêque de Bouaké Monseigneur Siméon Ahouanan Djro, le bilan transmis, qui contient la liste des victimes à indemniser et les résultats de l’ensemble de leurs travaux, est positif. Mais cette liste compte encore 316 954 victimes à indemniser, qui attendent depuis plus de 5 ans. Toutefois, reconnaît-il, « de nombreux efforts en faveur de la réconciliation restent encore à faire car les poches de division demeurent et il faut renforcer le dialogue à tous les niveaux de la société ivoirienne. » Une tâche qui incombe désormais au ministère de la Femme, de la Famille, de la Cohésion sociale et de la Réconciliation, dirigé par Mariétou Koné. Déjà, Yvonne Bosso, directrice de cabinet, ne cache pas les lenteurs, tout en assurant que « le processus d’indemnisation et de réparation des préjudices subis par les victimes va connaître un coup d’accélérateur après la phase menée par la CONARIV. » Selon un membre de cette défunte commission, les ex-dirigeants auraient souhaité poursuivre eux même le processus jusqu’à son terme. « C’était un gage de transparence et les victimes ont plus confiance aux religieux qui pilotaient la commission qu’en l’administration dont ils craignent la lenteur et la lourdeur», indique-t-il. L’absence de ces derniers à la cérémonie de passation de charges, le 4 juillet, avait été interprétée par certains confrères comme l’expression de leur mécontentement.

Malick SANGARÉ

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