Dans cet entretien, Claude Kadio Claude, président de l’Organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI) revient sur les récentes décisions de la ministre de l'éducation nationale et de l'alphabétisation.
Comment avez- vous accueilli la décision de la ministre de l'Education nationale et de l'alphabétisation de publier aussitôt les résultats des affectations en 6ème pour les meilleures élèves ?
C’est une décision que nous saluons. Depuis longtemps nous avons dénoncé la lenteur dans les affectations en 6eme. C’était l’angoisse pour les parents chaque fois que cette période approchait. Ne pas savoir vite où ton enfant sera orienté est fatigant. Grâce à la décision de la ministre, les meilleurs élèves pourront avoir une idée de l’établissement où ils seront orientés dès les 48h après leur demande. Pour les autres, c’est deux semaines après. Pour nous les parents c’est un soulagement. Cela permet de mieux s’organiser pour la rentrée. Maintenant nous attendons de voir l’application sur le terrain.
En dehors de cela, la ministre a évoqué là fraude dans le secteur. Notamment au niveau de la falsification des notes. Pour vous, est-ce une étape vers le renouveau de l’école ivoirienne ?
Ce sont des décisions courageuses. Nous espérons qu’elle ira jusqu’au bout de ces mesures. Aujourd’hui les Ivoiriens sont conscients de l’ampleur que prend la fraude à l’école. Pouvoir identifier le mal est une chose, le combattre en est une autre. La fraude se situe au niveau des élèves, mais aussi au niveau des dirigeants, avec notamment nos directions régionales qui gonflent les chiffres pour faire bonne impression.
On parle des états généraux de l’éducation nationale. Pensez vous que ce soit la solution pour lutter contre les maux du système ?
Les états généraux de l’éducation nationale seront les bienvenus. Mais il faudra que ce soient de véritables rencontres autour des problèmes de l’école. Pour cela, il faudra que tous les acteurs soient présents. Il y a longtemps que l’école ivoirienne est dans l’impasse. Maintenant que nous le reconnaissons tous avec surtout le rapport du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), qui a été publié, il faut jouer franc Jeu.
Quel est pour vous l’aspect sur lequel il faudra mettre l’accent ?
La violence scolaire avec le phénomène des congés anticipés reste préoccupante. On vient de le dire : la fraude à l’école est aussi un problème majeur. Il faudra s’attaquer à ces deux problèmes d'abord.
Raphaël TANOH
JDF TV
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