Plusieurs centaines de fonctionnaires ont manifesté le mardi 23 octobre contre les réformes de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUGEFCI). A travers une motion qui a été lue dans de nombreuses préfectures, ils demandent une intervention des autorités compétentes.
Il y a de l’eau dans le gaz à la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (MUGEFCI). Depuis maintenant plusieurs mois, une vague de protestation s’élève ici et là pour dénoncer les nouvelles mesures du bureau exécutif. Après la Plateforme nationale des professionnels du secteur public, à travers son président Théodore Gnagna Zady, c’est au tour de la Coalition des syndicats du secteur public de Côte d’Ivoire (CSSP-CI) dirigée par Désirée Opina Traoré, d’exprimer son ras-le-bol. Le mardi 23 octobre, la CSSP-CI s’est rendue à la préfecture d’Abidjan pour y lire ce qu’ils appellent une motion de protestation.
Pression Dans ladite motion, ordre a été donné aux différents représentants du CSSP-CI, à travers tout le pays, de citer les points de revendication. Ils se disent notamment contre la nouvelle « carte intelligente », pour laquelle le fonctionnaire devra payer 10 000 francs CFA. D’après Désiré Opina Traoré, l’augmentation du montant de la cotisation du régime de base de 3% à 4% est une décision impopulaire. De même, ces fonctionnaires mécontent dénoncent la suppression de la part adhérent et la majoration de la cotisation pour Ivoir’Santé de 15 000 à 25 000 francs CFA pour les postulants âgés de plus de 40 ans. Cette journée nationale de protestation, prévue sur l’ensemble du territoire national n’a tout de même pas été suivie partout, là où, par endroit des fonctionnaires ont délogé les élèves de plusieurs établissements secondaires publics. D’autres syndicats, tel que le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI), devraient rejoindre le mouvement de protestation dans les jours à venir. Selon Ekoun Kouassi, secrétaire général du SYNESCI, il n’est pas envisageable que le fonctionnaire débourse 10 000 francs CFA pour une carte instaurée par la MUGEFCI de « façon unilatérale ».
Bras de fer Tout en reconnaissant que la MUGEFCI a des problèmes financiers, Paul Gnogbo Paul, membre du comité de contrôle de la MUGEFCI, pense que les syndicats veulent régler des comptes avec le conseil d’administration. « Le Président du conseil d’administration (PCA), Mesmin Comoé, les a déjà reçus. Ils restent depuis dans l’attente de propositions contraires qui n’arrivent pas. La carte intelligente qu’ils dénoncent, est pourtant une carte révolutionnaire qui permet de dématérialiser toutes les transactions », soutient-il. A l’entendre les mécontents ne sont autres que des mauvais perdants de la dernière élection à la tête du conseil d’administration de la mutuelle. « C’est une façon pour eux de préparer déjà les élections de 2021 », ajoute-t-il, en évoquant un règlement de comptes.
Raphaël Tanoh