« Microbes » : Un pas vers la resocialisation

Le centre de socialisation de Mbahiakro a accueilli près de 500 enfants en conflit avec la loi.

Il y a de moins en moins d’attaques de « microbes » à Abidjan. Ces bandes d’adolescents munis d’armes blanches avaient troublé la quiétude des Abidjanais et mis à rude épreuve le dispositif sécuritaire de la police ces deux dernières années. Le programme de resocialisation de ces jeunes délinquants mis en place par le gouvernement semble avoir porté ses fruits.

Le ras le bol était perceptible au sein des populations abidjanaises face à la recrudescence des agressions à mains armées de ces « enfants en conflit avec la loi ». Tous en appelaient à des solutions radicales pour éradiquer un phénomène qui avait déjà nécessité plusieurs opérations « Épervier », sans que cela ne donne de résultats probants. La réponse du gouvernement qui avait appelé à donner « une seconde chance à ces enfants », n’avait pas obtenu l’assentiment du public, qui soupçonnait les autorités d’être complices des « microbes ». Le ministre Bruno Nabagné Koné, porte-parole, avait indiqué qu’il n’existait pas d’autres réponses possibles face à ce phénomène si ce n'était la resocialisation. Il ajoutait qu’il s’agissait « de trouver des mécanismes de resocialisation quand il s'agit d'enfants, parce que nous n'avons pas d'autre choix. Il faut le dire, parce que les gens ont l'impression que le gouvernement fait preuve de laxisme. Prendre ces personnes et les mettre en prison, c'est malheureusement créer la criminalité de demain ».

Depuis le 11 novembre 2016, un programme de resocialisation est en cours à Mbahiakro, dans un centre dédié qui a déjà reçu à ce jour 5 vagues d’adolescents et de jeunes en conflits avec la loi, pour y suivre un programme de rééducation. L’objectif à terme étant d’inculquer des valeurs citoyennes et morales aux pensionnaires du centre, de leur apprendre des métiers et de remettre ceux qui le peuvent à l’école ou dans des centres de formation. Décliné sur 6 mois de préparation intensive, ce programme, piloté par la Direction de l’apprentissage et de l’insertion professionnelle (DAIP), avec l’appui technique et financier de l’Union européenne et de l’UNICEF, comprend une première étape de « stabilisation » des jeunes, qui dure 2 mois. Les 4 autres sont entièrement consacrés à l’apprentissage de métiers et à la prise de cours sur la solidarité, la citoyenneté et le civisme.

 

Malick SANGARÉ

 

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