Depuis 2020, environ 7 000 candidats ivoiriens au pèlerinage à La Mecque attendent un feu vert. Hélas, ils devront encore patienter.
Pour la deuxième année consécutive, les Ivoiriens, ainsi que de nombreuses personnes du monde entier désireuses d’effectuer le Hadj, ne pourront pas fouler la Terre Sainte.
L'Arabie saoudite a annoncé le samedi 12 juin que l'accomplissement du Hadj cette année serait limité à 60 000 pèlerins de l'intérieur du Royaume, en raison des « mutations » du coronavirus.
Face à cette situation, le Directeur général des Cultes, Messamba Bamba, a rassuré la communauté musulmane. « Tous les candidats inscrits en 2020 (7 000) restent prioritaires pour le prochain Hadj, selon les conditions qui seront fixées par les autorités saoudiennes », a-t-il signifié. La direction générale des Cultes annonce aussi la possibilité de rembourser les frais d’inscription pour ceux qui le souhaiteraient, la prise en charge de la consultation médicale pré-pèlerinage des candidats inscrits en 2020 et qui ont été invités et la possibilité de remplacer des candidats décédés ou en situation de handicap selon les conditions arrêtées par le Comité de surveillance du Hadj.
Problème de communication Une situation qui fait jaser. Hassan Camara, Imam de la mosquée Médine d’Adjamé-Payet, dénonce un problème de communication. « Beaucoup de pèlerins étaient préparés psychologiquement, parce qu’on nous avait donné des garanties que le Hadj aurait lieu pour les Ivoiriens », affirme-t-il. Or, selon l’Imam Mamadou Dosso, Directeur de cabinet du Président du Conseil national islamique (CNI), le ministère saoudien du Hajj et de la Omra ne s’était pas encore prononcé lorsque les autorités ivoiriennes ont commencé les préparatifs. La seule information provenant d’Arabie saoudite, dit-il, émanait du ministère de la Santé, qui n’est pas habilité à organiser le Hadj. « Nous aurions pu être mieux préparés à cette situation », indique l’Imam Hassan Camara. De nombreux candidats au pèlerinage, à l’entendre, ont fait le déplacement depuis leur village jusqu’à Abidjan pour rien. Au niveau de l’organisation, on avait commencé la formation des futurs voyageurs. Pour les acteurs, en plus des décès relevés, reporter encore le pèlerinage à une troisième année exclura beaucoup de personnes déjà inscrites sur la liste de l’État, à cause de leur âge et des maladies. En plus, notent-ils, rien n’indique que la situation sanitaire va s’améliorer l’année prochaine en Arabie saoudite. Pour les candidats, c’est donc boire le calice jusqu’à la lie.
Raphaël TANOH
JDF TV
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