Le permis à points sera désormais en vigueur en Côte d’Ivoire. Une décision qui émane du gouvernement, et dont l’objectif demeure la réduction des comportements dangereux sur la route.
Les conducteurs ivoiriens seront-ils bientôt plus consciencieux au volant? C’est du moins ce qu’espèrent les pouvoirs publics après l’entrée en vigueur du permis à points. En attendant le décret d’application, au ministère des Transports, on explique que cette mesure a une vocation pédagogique et préventive, dans la mesure où ce permis incite le conducteur à être plus responsable pour préserver son capital initial de points, qui seront retirés en fonction de la gravité de l’infraction. Et selon Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement, qui s’exprimait à la sortie du Conseil des ministres du 3 novembre, « le but est de lutter plus efficacement contre l’incivisme des conducteurs ». À peine annoncée, cette décision créée pourtant la polémique.
Avis divergents
« C’est une très bonne décision de l’État, Cela permettra aux chauffeurs de « gbakas » d’être plus disciplinés au volant », lance Ousmane Koné, taximan. À Adjamé-Liberté, Issouf Dagnogo, chauffeur de « gbaka», dit ignorer cette décision. Mais après quelques explications, il finit par penser que la mesure vise à nuire à sa corporation. Quant à Martial Légré, étudiant, son inquiétude demeure au niveau de l’application de la nouvelle mesure, compte tenu du fait qu’il fau- ’ ’ dra du temps pour imposer « la culture du permis à points» au sein de la population.
Fichier des conducteurs
Selon Madame Emma Boa, responsable communication chez Quipux Afrique, qui propose des solutions technologiques appliquées aux systèmes de transports terrestres, le permis à points sera appliqué avec l’automatisation de la gestion des infractions. Pour cela, il faudra en effet mettre en place un registre informatique contenant toutes les informations sur le détenteur du permis, la voiture et l’activité du conducteur, le tout disponible en temps réel. Des cameras ainsi que des radars fixes devront être installés avec tous les nouveaux outils de contrôle liés à la sécurité routière. Autant dire que beaucoup reste à faire avant de voir le permis à points appliqué en Côte d’Ivoire.
Anthony NIAMKÉ