A Abidjan, des passagers des autobus SOTRA se livrent une fois à bord à des pratiques frisant la délinquance sexuelle, au grand dam de victimes livrées à elles-mêmes, et trop souvent silencieuses.
Gare nord, heure de pointe. La ligne 19 des autobus de la SOTRA est prise d’assaut par une meute d’individus. Jeunes, vieux, hommes et femmes se tiennent au coude à coude à bord de l’engin bondé. Derrière le siège du chauffeur pudiquement appelé ‘’machiniste’’, dans l’allée, des jeunes garçons en groupe, la vingtaine, tripotent les fesses pour les uns, et les seins pour les autres, de femmes dépitées mais silencieuses. « Si tu ne veux pas qu’on te touche, prends un taxi ! », s’écrie d’un ton sec et insolent l’un d’eux vêtu d’un polo et d’un pantalon jean. Aux dires de maints passagers, pas une seule ligne du transporteur public n’est épargnée par ce fléau. De jour comme de nuit, les comportements nuiÀ Abidjan, des passagers des autobus SOTRA se livrent une fois à bord à des pratiques frisant la délinquance sexuelle, au grand dam de victimes livrées à elles-mêmes, et trop souvent silencieuses. cause de cette fermeture ! Tous mes contacts à l’étranger n’ont que ce numéro parce que les services de cet opérateur étaient moins coûteux pour communiquer », explique la commerçante qui craint de perdre d’office des partenaires d’affaires.
Même complaintes, mêmes rengaines chez les gérants de cabines téléphoniques portables. Nombreux sont ceux qui regrettent déjà la suppression de ces « réseaux », car ils avaient la réputation de figurer au rang des moins couteux en matière de tarification. Les grands gagnants de cette opération ne seront autres que les 3 autres réseaux : Orange, MTN et Moov, vers lesquels les abonnés désactivés devront se replier. sibles de ces délinquants du sexe rendent les femmes anxieuses à l’idée de faire le trajet en bus, alors qu’auprès de la police SOTRA, les faits ne trouvent pas d’oreille attentive. « Après une longue attente de plus de deux heures, par une chaleur des plus étouffantes, nous parvenons à monter à bord de l’autobus, non sans avoir subi et donné des coups de coudes, nous devenons alors la proie de ces pervers. Il y a de quoi se passer de ce moyen de transport », se plaint Kady, vendeuse de poissons au marché de Koumassi. Et de renchérir : « souvent les habits sont déchirés, et nous perdons quelques effets précieux pendant la bousculade ».
La plupart de ces femmes sont contraintes d’emprunter ce mode de transport pour son coût économique, d’où l’importance pour les autorités de se pencher sur ces délits, avant qu’ils ne se banalisent. « Nous n’avons enregistré aucune plainte sur le sujet », affirme un policier du commissariat du 6ème arrondissement. Pas étonnant, quand on sait que la pudeur, voire même la honte, empêche les plus hardies d’aller se plaindre. C’est pourquoi la SOTRA doit tout mettre en oeuvre pour renforcer son dispositif de contrôle dans les bus, à travers une brigade spécialisée.