Couverture maladie universelle : les lignes bougent

La CMU prend de plus en plus de place dans les hôpitaux.

Lancé en 2014, la couverture maladie universelle (CMU) a atteint aujourd’hui une étape décisive pour permettre aux Ivoiriens de l’intégrer dans leur quotidien. On le sait, le 15 millionième assuré de la couverture maladie universelle (CMU) a été célébré le 15 octobre dernier, par le ministre de l’Emploi de la protection sociale, Me Adama Kamara. Une progression significative, si on la compare aux 5 millions d’enrôlés que le pays comptait en 2022. Comment une telle prouesse a-t-elle été possible ?

L’enrôlement obligatoire 

Il faut féliciter pour cela, la décision du conseil des ministres du 28 septembre 2022, qui rendait obligatoire l’enrôlement à la CMU afin de retirer son passeport, s’inscrire aux concours de la police, de la gendarmerie ou de l’armée ; pour s’inscrire dans les universités et grandes écoles. À ne pas oublier également, le programme des flets sociaux, qui vient en aide aux populations démunies. Le gouvernement a décidé de prendre en charge les frais d’enrôlement de  227 000 bénéficiaires. Toutes ces actions ont été combinées à une grande campagne de sensibilisation à Abidjan et à l’intérieur du pays. Parallèlement à cela, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), a lancé en 2023, “une opération spéciale”, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation ainsi que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dans le but de renforcer le processus d’enrôlement dans les établissements scolaires et universitaires, situés dans les zones à forte densité de population. 

Camions mobiles

«Nous allons réussir, parce que nous savons mieux faire maintenant », a signalé le 15 octobre Me Adama Kamara, qui vise maintenant les 20 000 000 d’adhérents à la CMU, dans les prochains mois.Derrière cette promesse, se cache le déploiement des camions mobiles pour l’enrôlement sur place des populations. Et le gouvernement vient d’instituer que le numéro d’immatriculation de la CMU, sera prochainement l’identifiant de santé dans les établissements sanitaires  publics et privés en Côte d’Ivoire. Les retardataires ont moins de 20 mois pour s’enrôler. 

« La CMU est un grand système de solidarité nationale, une grosse tontine de solidarité où le ministre cotise, l’ouvrier cotise, l’agent des forces de l’ordre cotise, tout le monde cotise !», a indiqué le ministre. Mais à ce niveau, il faut redoubler d’efforts. Car, selon Pierre Dimba, ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, sur 100% des patients présentant leurscartes, 20% ne sont pas à jour dans leurs cotisations. 

1 200 milliards

Déjà en amont, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara,s’est assuré d’offrir aux Ivoiriens un meilleur cadre pour se soigner, depuis son arrivée au pouvoir. Outre la réforme hospitalière, intervenue il y a environ 3 ans, le Président de la République a lancé en 2018 unprogramme pour la réhabilitation, la construction et l’équipement d’infrastructures sanitaires accessibles à tous. Plus de 1 200 milliards de FCFA ont été dégagés à ce sujet. Ce sont près de 900 établissements sanitaires de premier contact, qui ont été construits, passant de 1753 en 2011 à 2650 en 2024 au public. 3 hôpitaux généraux (Adjamé, Danané, Méagui) ont vu le jour. 5  CHR (Aboisso, Adzopé, Bouaké, Man et San Pedro) sont sortis de terre. 3 établissements spécialisés (CNRAO, IMENA, Pôle Gynéco-obstétrique et Pédiatrique du CHU Cocody) ont été créés. 26 maternités équipées de blocs obstétricaux, 14 centres de dialyse; 32 antennes de transfusion sanguines. Et ça va continuer.

Jonathan Largaton

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