Alors que des pluies abondantes commencent à tomber sur certaines villes d’Afrique de l’Ouest, d’autres régions attendent toujours l’arrivée de la mousson. Cette inégalité n’est pas anodine. Des recherches menées depuis plus d’une décennie montrent que des particules polluantes émises à des milliers de kilomètres peuvent modifier la trajectoire des pluies.
Ces aérosols, issus des activités industrielles et du transport dans l’hémisphère Nord, interagissent avec les courants atmosphériques. Ils refroidissent certaines zones océaniques et déplacent la bande de précipitations vers le sud. Résultat : moins de pluies dans des régions qui en dépendent, plus d’irrégularités ailleurs.
En 2024, certaines zones du Sahel ont connu des déficits allant jusqu’à 40%. Cette année, les observations confirment un début de saison perturbé. Le lien est désormais bien documenté, mais rarement intégré aux politiques climatiques mondiales.
Ce phénomène, assez discret, rappelle que le climat ne connaît pas de frontières. Une pollution invisible ici peut provoquer une sécheresse silencieuse ailleurs.