Elles sont très présentes sur les différents fronts des partis politiques, notamment en matière de mobilisation. Mais les hommes ne sont as encore disposés à leur faire de la place dans les instances de décision. Sans baisser les bras, les femmes tentent de s’imposer.
Danièle Boni-Claverie de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Henriette Adjoua Lagou pour le Renouveau pour la paix et la concorde (RPC) et Tia Monnet de l’Alliance des forces démocratiques (AFD) sont trois femmes à tenir les rênes de partis politiques en Côte d’Ivoire. Malgré cette faible représentativité, les Ivoiriennes sont présentes à divers échelons des autres partis politiques, et comptent bien marquer leur territoire.
Omniprésence et dynamisme La marche des femmes sur Grand-Bassam en 1949 pour demander la libération de leurs époux emprisonnés pour leurs opinions marque le point de dé- part de leur engagement en politique. Depuis lors, on les verra faire chemin aux côtés des hommes politiques. D’Hortense Aka Anghui, maire de la commune de Port-Bouët depuis 1990 à Yasmine Ouégnin, jeune députée de Cocody depuis 2011, elles jouent désormais leur partition. Henriette Dagri Diabaté, secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR), de 2001 à 2011, et Simone Ehivet Gbagbo, pré- sidente du groupe parlementaire FPI (2001-2011) auront été les deux principales figures de proue de l’engagement féminin. Durant cette même période, Kandia Camara et Marie Odette Lorougnon, respectivement à la tête des femmes du RDR et du FPI, ont su émerger et se rendre incontournables auprès des militants, surtout quand il s’agit de mobilisation.
Une réforme exigée Malgré tout, la faible représentativité des femmes dans les sphères politique et décisionnelle demeure. Raison pour laquelle nombre d’entre elles appellent de leurs vœux une loi contraignante, qui obligerait les partis politiques à appliquer un quota de candidatures féminines aux différentes élections. Un combat qui n’est pas gagné d’avance, même si Henriette Lagou propose des « mesures concrètes au niveau des partis politiques, comme l’instauration de listes zébrées hommesfemmes pour les municipales et les sénatoriales à venir ».Moins volontariste, l’ex-député Augustin Dougrou pense que cette tendance est mondiale, mais reste convaincu que « la place se lutte. » Le ton est donc donné, rien ne sera facile pour les femmes qui, au même titre que les hommes, devront s’armer de courage et de tact pour « s’imposer », pense-t-il. Dans un pays où la représentativité féminine à l’Assemblée nationale n’est que de 11%, le combat reste ardu.
Ouakakaltio OUATTARA