Son nom rime avec FESCI. Faustin Gohi Drigoné Bi Tchan, alias Faya, veut désormais progresser sur le terrain politique. Et il compte bien damer le pion à certains de ses anciens camarades.
Leader de la jeunesse estudiantine et scolaire, notamment de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Faustin Gohi Drigoné Bi Tchan, plus connu sous le nom de Faya, se relance en politique. Rentré au pays depuis près de trois ans, il partage son temps entre la Côte d’Ivoire et l’Angleterre, où il s’était installé depuis 17 ans. Militant depuis son retour au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), celui qui préside depuis le 18 mai aux destinées de l’Amicale des anciens de la FESCI proches du RHDP (2AFESCI - RHDP) pense avoir un rôle à jouer dans l’espace politique.
Retour sur scène En 1998, quand la succession de Guillaume Soro à la tête de la FESCI est engagée, il se positionne en challenger pour lui succéder. Mais, à l’époque, il est déjà titulaire d’une maitrise en criminologie et cela le dessert quelque peu face à Charles Blé Goudé, qui rafle la mise. Comme beaucoup de fescistes, il profite « de la crise des machettes » sur l’espace universitaire pour obtenir un ticket pour l’Angleterre, où il travaillera quelque temps dans le social. Mais « l’envie de retourner au pays pour reprendre et poursuivre la lutte pour la démocratie m’a toujours animé », confie-t-il. Il semble en avoir l’occasion, au premier plan de la scène. « Mon prochain challenge, c’est de faire en sorte que le Président du RHDP soit élu en 2020. Voilà mon objectif », lance fièrement ce père de deux enfants. Il a décidé de défier désormais son promotionnaire Guillaume Soro et se dit prêt à un débat politique avec lui. Ses pourfendeurs estiment qu’il a abandonné ses camarades en prison en 1996, mais Faya est catégorique : « je n’étais qu’un simple responsable de section. Et j’ai dû assurer l’intérim et imposer le dialogue au gouvernement d’Henri Konan Bédié à cette époque. Ceux qui parlent veulent tronquer l’histoire ».
Prolongement Dans la bataille qui s’annonce entre anciens fescistes se dessine en filigrane un remake des batailles de leadership étouffées à partir des années 2000. Ces leaders, désormais face à face, veulent vider de vieux contentieux. Chose que Faya cache difficilement, avec le bicéphalisme à la tête de l’association des anciens de la FESCI, dont une branche est dirigée par Martial Ahipeau, premier secrétaire général du syndicat. Pour Faya, il s’agit de « faire en sorte que les Ivoiriens tirent le meilleur de la politique en suivant le bon exemple des présidents bâtisseurs et non de la médiocrité ».
Ouakaltio Ouattara