Après son congrès du 25 janvier, et quelque peu affaibli par la rupture avec Bédié et le départ de Guillaume Soro et de ses proches, le RHDP s’est lancé dans une opération de charme auprès des populations.
Plus de temps à perdre. Plus un weekend ne se passe sans que les cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) n’arpentent villes et villages afin de vanter leur offre politique. Une sorte de pré-campagne avant l’heure, visant à rapprocher ce parti et ses cadres des électeurs.
Double mission Le mot d’ordre semble donné et éléments de langage passés au peigne fin. Présenter les actions de développement du gouvernement Alassane Ouattara, chanter ses louanges et présenter le RHDP comme seul parti « crédible » pour gouverner la Côte d’Ivoire. Pendant qu’une partie des cadres s’emploient à le faire, une autre, principalement issue des rangs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), s’attelle à débaucher des cadres et militants et surtout à investir l’électorat PDCI afin de le faire basculer le moment venu. « Nous allons investir le terrain », avait prévenu Adama Bictogo au lendemain du congrès du 25 janvier. Mais dans l’attente d’octobre 2020, qui crispe toutes les attentions, on continue de marcher sur les œufs au parti au pouvoir. « Tout le monde attend la décision finale du Président Alassane Ouattara sur sa candidature ou non. Et cela n’est pas fait pour rassurer les différentes ambitions », confie un cadre du RHDP.
Contradiction Au-delà des apparences, le RHDP fait face à de grandes contradictions internes. D’abord, les différents partis qui le composent rechignent à disparaitre, ensuite, il n’a pas encore construit son âme politique. Pour l’heure, il est juste un rassemblement de plusieurs partis et de mouvements. Longtemps annoncé, son bureau politique tarde à voir le jour. Il devrait compter près d’un millier de membres, qui sans nul doute se marcheront dessus et devenir inefficaces. « Il n’y a pas pour l’heure une réelle visibilité et nous avançons en attendant que la direction donne clairement des orientations », fustige une recrue du RHDP, qui craint « une lourde machine difficile à piloter pour l’élection de 2020 ». Mais, assure-t-il, en attendant que l’opposition en finisse avec ses contradictions, « le RHDP aura une longueur d’avance. »
Ouakaltio OUATTARA
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