Il avait souhaité « aller jusqu’au bout » de son procès dès son entame. Depuis, les avocats de Laurent Gbagbo multiplient, jusque-là sans succès, les demandes de liberté provisoire et, depuis peu, d’abandon de la procédure à son encontre.
Les juges de la Cour pénale internationale se retrouveront le jeudi 13 décembre pour statuer sur une demande de liberté provisoire ou conditionnelle de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. La dernière audience pour la présentation des preuves du procureur a eu lieu.
En janvier 2018, les juges estimaient que : « la Chambre considère que, dans ces circonstances, il est nécessaire de réexaminer si les risques précédemment identifiés comme non justifiant la privation de la liberté personnelle de l'accusé continuent d'exister et, si oui, dans quelle mesure. La Chambre juge ainsi nécessaire de procéder à l’examen du fondement du maintien en détention de l’accusé afin de déterminer si, à ce stade, une mise en liberté provisoire avec ou sans conditions permettrait de traiter les risques qui pourraient encore subsister ».
Incertitudes Les conclusions de cette audience ne devraient pas être connues dans l’immédiat. Sans donner de date précise, le porte-parole Fadi El Abdalah précise « la décision sera rendue publique ultérieurement et en temps voulu ». Il précise néanmoins qu’à date le calendrier pour le verdict du procès conjoint Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé n’a pas encore été fixé, même si les juges de la Cour évoquaient en novembre disposer d’éléments pour statuer sur les requêtes aux fins d’acquittement formulées par les défenses des accusés. Au cours de cette audience, poursuit-il, les avocats de la défense mettront l’accent sur la pertinence et les modalités de mise en liberté provisoire et l'identification des États où les accusés souhaitent être relâchés provisoirement, s'ils devaient l'être, de même que les conditions qui, selon les parties et les participants, seraient remplies. Mais, prévient un spécialiste des questions juridiques, « rien n’a changé dans le contexte qui a favorisé les précédents refus de liberté provisoire de Laurent Gbagbo et le fait de miser désormais sur le FPI pourrait jouer en sa défaveur ». Tout en rappelant que la cour a refusé à treize reprises des demandes de libertés provisoires de Laurent Gbagbo, il note que les avocats de son codétenu, Charles Blé Goudé, n’ont jamais déposé de demande de liberté provisoire, plaidant plutôt pour l’acquittement de leur client.
Ouakaltio OUATTARA