Avec Simone Gbagbo, sa voisine à l’Hémicycle, ils formaient un duo qui ne laissait personne indifférent lors des débats à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui après diverses fortunes, William Attéby tente de se refaire une santé politique au sein du Front populaire ivoirien. Cette fois, auprès de Pascal Affi N’Guessan.
Après quelques années d’exil au Togo, l’ancien député de Yopougon a regagné le pays en 2014, en même temps que d’autres cadres du Front populaire ivoirien (FPI), et s’est aussitôt lancé dans une nouvelle bataille, celle de repositionner son parti, en proie à une crise interne, sur l’échiquier national. Un combat qu’il a choisi de mener auprès du Président Affi N’Guessan. Dès 2015, lors de sa première conférence publique après son retour d’exil, il exhortait les militants de son parti à ne pas boycotter les échéances électorales. Une campagne qui s’est brouillée dans le flot des contradictions qui minaient le parti socialiste ivoirien depuis 2011, et qui lui feront faire pâle figure lors de ces joutes électorales. Mais cette déconvenue n’a pas entamé son ardeur militante, et, loin d’avoir perdu de sa verve, le Secrétaire national chargé des affaires juridiques du FPI reste incisif contre le pouvoir d’Abidjan, qu’il accuse de « gérer le pays comme un bien familial ».
Grand harangueur L’unification du FPI fait également partie de ses priorités et il ne manque pas une occasion pour fustiger le comportement de ceux qu’il appelle les « frondeurs ». Selon lui, « le plus grand bénéficiaire de la fronde, c’est Alassane Ouattara », a-t-il assené lors d’une réunion à Abidjan en 2016. Harangueur des foules, le Secrétaire national du FPI chargé des fédérations d’Abidjan Banco, Président du comité d’organisation de la « Fête de la liberté » du 12 mai dernier, était le meilleur choix. « Il connait le terrain. Il est au contact des militants et il sait leur parler », témoigne un proche d’Affi N’Guessan. Très connu dans les débats contradictoires, William Atteby, dont la popularité a pris un coup lorsqu’il a pris ses distances avec l’ex-Première dame, devrait, selon des indiscrétions, défendre les couleurs du FPI à Yopougon lors des élections municipales à venir. Un lourd pari pour l’ex-député de cette commune. « Les données ont certes changé, mais l’enjeu demeure », assure l’un de ses proches. Le concerné, transfuge du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), est tout de même convaincu qu’en 2000, sa proximité avec l’ex-Première dame avait pesé dans la balance. « Il n’a pas de poids à Yopougon. Il le sait et se hasarder à une élection ici serait se casser la figure », prévient un militant FPI proche d’Aboudrahamane Sangaré.
Malick SANGARÉ