Avec ses amis de la galaxie patriotique, ils ont fait la pluie et le beau temps entre 2002 et 2010. Rentré d’exil en 2016, Ferdinand Kouassi tente de se relancer en politique loin de la sphère qui l’a fait connaitre du grand public.
Ferdinand Kouassi, plus connu sous le nom de Watchard Kedjebo, s’affiche désormais fièrement aux côtés de l’ambassadeur Alcide Djédjé, qui vient de créer « Concorde » (Congrès pour la consolidation de la république et le développement), une nouvelle formation politique qui a choisi d’intégrer le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Un revirement spectaculaire vers le dernier-né des partis politiques en Côte d’Ivoire, d’autant plus qu’ils ont tous deux été de farouches défenseurs de Laurent Gbagbo, avant et au plus fort de la crise postélectorale de 2011.
Du PDCI au FPI Le Secrétaire général de Concorde baigne dans le marigot politique ivoirien depuis de longues années. À Bouaké, sa ville natale, il a très vite milité au sein des sections de jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI RDA) et est devenu le Président du comité de base PDCI du quartier Beaufort en 1990, avant d’être le coordonnateur de la JPDCI des régions centre et nord de 1996 à 1998. Quand éclate la rébellion, en 2002, l’ingénieur en communication se constitue volontaire dans la lutte pour la défense des institutions de la République et se rapproche des mouvements de jeunesse proches du Front populaire ivoirien. Devenu un membre important de la « Galaxie patriotique », le Commandant Watchard fera partie de nombreuses délégations à l’extérieur du pays pour les pourparlers de paix.
Durant toute la décennie de crise, il se montrera très actif au sein des mouvements de soutien au régime de Laurent Gbagbo, pour qui il prendra définitivement fait et cause en s’éloignant de son parti d’origine, comme bon nombre de cadres du PDCI. Son activisme lui vaudra de devenir Directeur de campagne du candidat de la LMP dans différentes localités de Bouaké.
De l’exil aux législatives Rentré au pays en 2015, après un exil de 5 ans au Ghana, l’ex Président de la Coordination des mouvements patriotiques du grand centre se remet aussitôt à la politique et initie avec d’autres la Coalition des ex exilés pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. Pour ne pas rester en marge du processus démocratique, il sera candidat aux élections législatives de 2016, sans succès.
Sa réapparition aux côtés d’Alcide Djédjé est vue comme un retour à l’idéologie houphouëtiste par ses proches, ou un revirement par ses contradicteurs. « Mon choix est cohérent avec ma vision politique. Je suis un défenseur de la République et un artisan de la paix », lance-t-il pour se donner bonne conscience.
Malick SANGARÉ
|