Le « dernier combat ». L’expression est de Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda.
«Cette fois est la bonne, c’est mon dernier combat. Un seul et dernier mandat si je suis élu», relativisait-il. Et Bédié perdit l’élection de 2010, au premier tour. Il est resté à la tête du Pdci jusqu’à se faire adouber en 2013 comme président de ce parti. Comme tel et forclos l’on a cru qu’il jouerait à fond la carte d’un militant Pdci à la présidentielle de 2015 après avoir tordu le cou aux textes du vieux parti pour se maintenir. Que non ! Henri Konan Bédié contraint tout le Pdci à faire d’Alassane Ouattara son candidat.
Ouattara élu avec un score de 83 % des suffrages, Bédié qui revendique la part du Pdci dans la construction de cette victoire, émet l’idée du retour des autres formations du Rhdp au Pdci, dans le cadre du parti unifié. Ce vrai dernier combat de Bédié est désormais perdu. Le sphinx de Daoukro qui a fait monter les enchères et suscité de vives polémiques au sein de la coalition vient de plier l’échine. Il délégitime par la même occasion sa parole de chef. Il s’était pourtant montré ferme, se voulant le défenseur de l’héritage politique houphouetien.
Le secrétaire exécutif du Pdci a pourtant subi les foudres du Rdr, essuyé toutes sortes d’invectives. Il est resté droit dans ses bottes, a défendu bec et ongle la ligne de Bédié, elle-même inspirée par le bureau politique du Pdci le 17 novembre 2015. Après autant de rendez-vous manqués, Guikahué croyait fermement à sa mission de sauvetage de l’héritage du père fondateur. Dans les contrées et hameaux, son message était immuable : « le parti unifié s’appellera Pdci-Rda ou rien ».
C’était sans compter avec Bédié qui comme pour le désavouer nomme Amadou Soumahoro à sa place, à la tête du directoire du Rhdp. C’est le tacle parfait et Djédjé Mady, ex-secrétaire général du Pdci en sait quelque chose. À ce rythme, l’avènement d’un cadre Pdci comme candidat unique du Rhdp en 2020 risque d’être un simple rêve et le Pdci ne s’en prendra qu’à lui-même.