Compagnon de longue date de Charles Blé Goudé, Youssouf Diaby, après avoir été démis de ses fonctions au COJEP, a décidé de quitter définitivement ce dernier pour d’autres horizons.
Le mardi 17 août, Charles Blé Goudé mettait fin aux fonctions de Youssouf Diaby comme Directeur de cabinet et porte-parole. Presqu’un mois jour pour jour après, ce dernier, dans une missive, a décidé de quitter définitivement le Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (COJEP). Une séparation qui met également en exergue les relations froides entre Charles Blé Goudé et celui qu’il a toujours présenté comme son référent politique, Laurent Gbagbo.
Dos à dos Dans sa lettre de démission du COJEP, Youssouf Diaby met en avant des raisons politiques et idéologiques. Après avoir rappelé plusieurs étapes de leur collaboration, fondées sur la « ligne politique de Laurent Gbagbo ». C’est pourquoi, dit-il, il ne comprend pas les hésitations de Charles Blé Goudé à répondre favorablement à l’appel de l’ex chef de l’État à « un rassemblement pour un pacte nouveau ». Mais, pour Charles Blé Goudé, la page de sa collaboration avec celui qui fut son compagnon pendant plus de 15 ans est déjà tournée. Selon des proches des deux hommes, la principale raison du divorce se trouve surtout dans l’avenir du COJEP. Là où Charles Blé Goudé songe à se positionner sur le long terme, Youssouf Diaby militait pour que le COJEP rejoigne le nouveau parti en gestation. Désormais, celui que se présente comme un expert en finances des marchés financiers, sociologue et expert en communication et ressources humaines, ne veut pluss être en reste de la nouvelle dynamique au sein de la gauche. Et cet ancien syndicaliste ne compte pas non plus jouer les seconds rôles dans sa nouvelle destination. « Il y a de la place à occuper et Youssouf Diaby le sait. Le grand nord reste une vaste zone à conquérir et il devrait pouvoir y jouer un rôle important, notamment dans la zone nord-ouest (Odienné, région du Kabadougou), sa région natale ». Mais la tâche ne sera pas du tout facile. Car cette zone est un bastion du RHDP au pouvoir. Et Diaby, qui a passé près de dix ans en exil, est conscient qu’il lui faudra en plus du courage, de la détermination et de la patience. Mais il ne crachera pas non plus sur une proposition de poste au niveau central. En attendant que tout cela se précise, il multiplie les rencontres avec les fondateurs du nouveau parti afin de jouer sa partition entièrement.
Stéphanie DJANGONE