D’ordinaire suivie pas plusieurs partis ou personnalités de l’opposition, la branche FPI incarnée par Abdoudrahamane Sangaré, sous le couvert de EDS, semble perdre peu à peu certains soutiens. C’est le cas avec les questions de révision de la liste électorale et les élections locales.
Ils avaient mené ensemble la bataille contre la révision constitutionnelle et le maintien de la Commission électorale indépendante (CEI) dans sa forme actuelle avec Youssouf Bakayoko à sa tête. On les avait même vu mener des meetings et autres marches ensemble. Mais les partenaires d’Ensemble pour la démocratie (EDS) et Aboudrahamane Sangaré ne parlent plus le même langage. Les premiers souhaitant changer de stratégie quand le second préfère persister dans le boycott.
Divergences Là où EDS appelle à boycotter l’enrôlement sur la liste électorale, parce qu’elle ne compte pas participer aux élections locales, ses partenaires, qui dénoncent le fait de n’avoir pas été associés à cette prise de décision, voient les choses autrement. Que ce soit pour le Rassemblement pour la paix (RPP) de Gnonzié Ouattara, l’Union républicaine pour la République (URD) de Danielle Boni Claverie ou encore Liberté et démocratie des peuples (LIDER) de Mamadou Koulibay, « ne pas s’inscrire sur la liste électorale est une erreur politique grave. Si vos militants ne sont pas inscrits, un éventuel appel au boycott sera sans effet sur la crédibilité de l’élection et des élus ». Mieux, certains d’entre eux promettent des récompenses aux 100 premier majeurs qui s’inscriront sur la liste électorale. Une sorte de désaveu d’EDS, qui depuis 2015 a fait du « tout boycott » son cheval de bataille.
Grises mines La contradiction ne vient pas seulement de l’extérieur. Plusieurs cadres du Front populaire ivoirien (FPI) proches de Sangaré et d’EDS entendent prendre part aux élections locales. Pas question pour ces derniers de laisser passer de nouveau une chance d’être élus dans leurs localités. « Certains de nos camarades n’ont pas suivi le mot d’ordre du boycott des élections législatives et ont été élus. Il ne faut pas rester statiques. Il faut analyser le bien de nos populations et briguer certains postes électifs », confie l’un de ces derniers. Même s’il reconnait qu’il n’ira pas faire ouvertement campagne pour l’enrôlement sur la liste électorale, il soutient, en des mots à peine voilés, que certains de ses proches, à qui il a confié ses intentions de candidature, mobiliseront les populations pour leur enrôlement dans sa circonscription électorale. Une donne qui faussera les appels au boycott d’EDS.
Ouakaltio OUATTARA