Alors qu’on le croyait à la fin de sa carrière, Daniel Kablan Ducan, Premier ministre de Côte d’Ivoire, a de fortes chances de jouer un nouveau rôle. Il pourrait dans quelques semaines endosser le costume de vice-président.
Toujours au pas de course, au propre comme au figuré, cet économiste chevronné aura convaincu les Ivoiriens par sa ponctualité, sa rigueur et surtout son ardeur à la tâche. Un rythme de travail souvent éreintant pour ses collaborateurs. « Avec lui, il faut être à son poste à 7h00 et prévoir le quitter autour de 23h », lâchent souvent certains de ses proches, qui confient que le Président Ouattara lui impose souvent quelques jours de vacances.
Super ministre
Entré au gouvernement en 1990, Daniel Kablan Duncan a été successivement ministre de l’Économie et des Finances, ministre auprès du Premier ministre chargé de l’Économie, des Finances, du Plan et de l’Industrie de 1990 à 1993, auprès de l’actuel président. À 73 ans, ce père d’un enfant a également été Premier ministre du Président Henri Konan Bédié de 1993 à 1999. Après le coup d’État du général Robert Gueï, il restera loin des arcanes politiques, avant de refaire surface en 2011, en tant que ministre des Affaires étrangères, puis de retrouver la Primature en novembre 2012. « J’ai désormais le Premier ministre que je voulais, et les choses iront plus vite », avait lancé le président Ouattara après la nomination de Duncan, également en charge du ministère de l’Économie, des Finances et du Budget depuis décembre 2012.
Costume large ?
Si sa candidature aux élections législatives semble lui avoir été imposée, il vient d’être élu, pour la première fois, député de Grand-Bassam avec 87% des voix. Une victoire qui lui donne désormais une légitimité pour occuper, non pas un siège de parlementaire, mais le poste de vice-président de la République. En effet, en attendant la présidentielle de 2020, qui verra l’élection d’un ticket président/vice-président à la tête de l’État, la nouvelle constitution votée en octobre autorise Alassane Ouattara à désigner le dauphin constitutionnel.
Antichambre
Pourtant, cet économiste technocrate n’est pas à l’aise dans la posture d’un politique. « S’il est l’ami de tous et l’ennemi de personne, tant au sein de la coalition que sur la scène politique en général, il aura du mal à se construire une personnalité et un discours politique », font observer des politologues à Abidjan. Devenir vice-président sera certes une promotion pour Duncan, qui aime marcher dans l’ombre de Ouattara, mais cela pourrait aussi être l’antichambre pour une autre marche, vers la présidence en 2020. Il aura alors 77 ans…
Ouakaltio OUATTARA
JDF TV
L'actualité en vidéo
