Président de la Commission électorale indépendante (CEI) depuis bientôt dix ans, Youssouf Bakayoko pourrait ne pas être inquiété par la recomposition de l’organe électoral. Il sera, selon certaines sources, reconduit à ce poste au cas où le RHDP décide d’en faire son représentant. Un tel schéma constitue, selon l’opposition, une mainmise du gouvernement et du RHDP sur l’arbitre du jeu électoral, longtemps décrié. Youssouf Bakayoko, 75 ans, est récusé par l’opposition, qui milite pour son éviction de la commission avant l’élection présidentielle de 2020. Remettant en cause la composition actuelle, adoptée par les parlementaires en commission, une partie d’entre elle, notamment le PDCI, appelle à une reprise des discussions entre le gouvernement et les partis politiques. La société civile, quant à elle, milite pour une « réforme profonde, avec une prédominance de la société civile » dans l’organe électoral. Mais avec l’adoption par les parlementaires du projet de loi proposé par le gouvernement, la messe semble dite. En dehors de la recomposition, les débats n’ont pas concerné la réforme et cela irrite plus d’un opposant qui s’attendait à un changement radical. Pour le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, les débats de fond ne relèvent pas des partis politiques et de la société civile. En attendant le vote en plénière par les députés du projet de loi, l’incertitude plane encore sur la participation ou non de l’opposition à la nouvelle CEI, qui sera mise en place avant la fin du premier semestre 2020.
Ouakaltio Ouattara