Alors que le Rassemblement des républicains (RDR) prépare son congrès prévu pour juillet prochain, les dissensions s’accroissent entre les différents camps en lice dans la course à la succession du Président Ouattara.
Au Rassemblement des républicains (RDR, parti majoritaire), la bataille fait déjà rage entre les potentiels héritiers dans la course à la présidentielle de 2020. Et l’affaire « cache d’armes à Bouaké » semble avoir précipité les choses.
Scission ? Déjà en 2011, après la crise, certains cadres des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) envisageaient de voler de leurs propres ailes sans rejoindre le RDR. Battue en brèche à l’époque, cette idée n’a jamais été définitivement oubliée chez des barons des FN qui avaient du mal à s’intégrer au RDR, ou qui se sentaient rejetés. Les récents soulèvements militaires, le retrait de la confiance du parti, lors des élections législatives de décembre 2016, à des proches de Guillaume Soro, et le limogeage de certains autres du gouvernement, ont contribué à creuser le fossé entre ces derniers et la direction du parti, reconnaît l’un des proches du président de l’Assemblée nationale, sous couvert d’anonymat. Pour lui, il est clair que l’adversaire de l’intérieur de Guillaume Soro est le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Une situation de tension qui a renforcé la position de ceux qui pensent que les ex-FN doivent quitter le RDR et créer leur parti. « La cohabitation est difficile et le choc des ambitions nous guide inéluctablement vers la séparation », indique la même source. Une position renforcée par un tweet du député Alain Lobognon, qui, le week-end dernier, annonçait pour « bientôt une coalition politique en faveur du pardon et de la réconciliation en Côte d'Ivoire. »
Course contre la montre Pour le moment, au niveau de la direction du RDR, on se dit concentré sur la résolution des pré-congrès tenus fin avril. « Le congrès pourrait se tenir le 8 ou le 15 juillet prochain », a confié à JDA une source bien introduite. Les cadres des ex-FN attendront-ils cette date avant d’officialiser leur départ ? Silence radio sur la question. « Des rumeurs sur leur départ nous parviennent, il semble que le processus est irréversible mais nous n’avons pas de preuve », confie un habitué des réunions du bureau politique du RDR, pour qui le congrès qui verra l’élection du Président Ouattara au poste de président du parti, devrait mettre fin aux dissensions internes.
Ouakaltio OUATTARA