À la tête de la « coalition du 3 avril », un mouvement de parlementaires qui s’est engagé à réconcilier les Ivoiriens de tous bords, Alain Lobognon, fidèle parmi les fidèles de Guillaume Soro, croit en sa nouvelle mission.
Entre deux tweets et des réponses aux internautes, le député Alain Michel Agnima Lobognon poursuit les appels du pied et les rencontres pour rallier à sa cause le plus grand nombre de parlementaires. Mais des parlementaires « courageux », précise-t-il, après que certains (Mariam Traoré et Yaya Doumbia) aient demandé le retrait de leur nom de la liste rendue public par certains médias.
Rebelle dans l’âme ? « Alain Lobognon s’est toujours senti incompris depuis qu’il était membre du bureau du Rassemblement des jeunes républicains (RJR) en 1998. Il s’en prenait à tous depuis cette époque », confie à JDA un ancien membre du RJR. Quand le conflit armé éclate en septembre 2002, ce titulaire d’une maîtrise en histoire est parmi les premiers à donner un visage à la rébellion, en se présentant sous la fausse identité de « l’Adjudant Antoine Beugré. » Bien avant, en charge de la communication du président du RDR, il avait fait la rencontre de Guillaume Soro, qui venait de finir son mandat à la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). La confiance avait grandit entre les deux hommes qui s’apprécient et ne se quitteront plus.
Bras droit Au cœur de la rébellion, Alain Lobognon faisait partie du cercle restreint des personnes que Guillaume Soro consultait, et qui l’accompagnaient dans toutes les réunions politiques et les sommets devant aboutir à la sortie de crise. Après avoir géré la communication de la primature entre 2007 et 2010, il atterrit en 2011 au ministère de la Jeunesse et des Sports, un poste qu’il quittera à la suite de la CAN 2015 quand éclate l’affaire « des primes impayées des Éléphants », jusque-là non élucidée. Député depuis 2011, Alain Lobognon, 49 ans et père de quatre filles, est l’un des rares cadres des ex-Forces nouvelles (FN) dont les relations sont restées au beau fixe avec Guillaume Soro. S’il a posé avec le président Bédié quelques jours après que ce dernier ait affiché son soutien à Soro, c’était bien pour montrer qu’ « Il est du cercle restreint des hommes du président du parlement », indique une source proche de ce dernier. C’est sans doute aussi pour poser les jalons d’un large rassemblement qui a pour principal objectif de contourner l’hostilité rencontrée au sein du Rassemblement des républicains (RDR), leur propre parti.
Ouakaltio OUATTARA