Le marathon pour la mise en place des institutions de la Troisième République débutera à partir de la mi-mars. L’Exécutif, le Législatif et les autres institutions devraient connaitre des changements.
Après les élections législatives tant attendues, les premières du genre sans mort d’homme depuis une trentaine d’années, la Côte d’Ivoire ouvre une nouvelle page de son histoire. De grands bouleversements s’annoncent pour ce premier mandat de la Troisième République à tous les niveaux.
Nouveau gouvernement En attendant d’avoir une idée claire de l’état de santé du Premier ministre Hamed Bakayoko, le Président de la République procédera à la dissolution dans les jours à venir du gouvernement, comme il est de coutume après chaque élection législative. Ainsi, après la formation des groupes parlementaires, l’élection du Président de l’Assemblée nationale et la rentrée parlementaire, prévue pour le 5 avril, il procédera à la nomination du Vice-président de la République et du Premier ministre. Suivra avant le 15 avril la nomination des membres du nouveau gouvernement. Huit ministres du gouvernement actuel ayant perdu les élections, leur sort est suspendu. Sortir ces derniers du gouvernement pourrait mettre fin à leur carrière politique, explique un cadre du RHDP qui n’exclut pas que certains ministres même réélus pourraient perdre leur poste au sein du gouvernement. Dans le prolongement de ces jeux de chaises musicales, le poste de Président du Conseil économique et social, vacant depuis plus de deux ans, sera pourvu. Si elle souhaite se reposer depuis un certain moment, Henriette Dagri Diabaté pourrait céder le fauteuil de Grande chancelière. En Allemagne depuis bientôt huit mois pour des raisons de santé, le Président du Senat devrait regagner le pays courant avril, mais à défaut il pourrait être remplacé par un autre cadre du RHDP.
Ouverture ? Longtemps évoquée, la question d’un gouvernement d’union n’a jamais prospéré. Mais la nomination surprise de Bertin Kouadio Konan au poste de ministre de la Réconciliation a fait dire à plus d’un observateur que le Président Alassane Ouattara pourrait réviser certaines de ses positions. Engagé à améliorer la paix, la sécurité et à calmer le climat politique, Alassane Ouattara reste tout de même intransigeant sur certains points, notamment la nomination de cadres proches de son parti. L’espace politique est désormais très ouvert et montre la voie à une véritable reconfiguration pour les élections à venir.
Yvan AFDAL