1960-2016, 56 ans après l’octroi de son indépendance par la France, sa puissance colonisatrice (de 1893 à 1960), une 3e constitution se peaufine encore pour la Côte d’Ivoire, après celle d’août 2000.
Dérivés de la loi fondamentale française, les textes qui ont fondé la 1er République ivoirienne ont été adoptés le 26 mars 1959 par l'Assemblée territoriale ivoirienne et sont entrés en vigueur le 7août 1960, à l’indépendance du pays.
Quarante ans plus tard, à la suite du coup d’état militaire de décembre 1999, les ivoiriens sont invités, pour la première fois de leur histoire, à donner leur avis sur les articles révisés de la Constitution. Le « oui » l’emporte à 85%.
Or, qui dit changement d’une seule lettre de la loi fondamentale d’un pays, dit changement de République. Du coup, le 1er août 2000, la Côte d’Ivoire entre dans sa deuxième République.
En vigueur actuellement, la durée de vie de cette constitution pourrait se limiter à 16 ans (2000-2016), la classe politique ivoirienne (parti au pouvoir et opposant) ayant convenu de la corriger d’ici à la fin de l’année.
« Qu’est-ce qu’ils veulent changer dans cette constitution », s’interroge, Issouf Koné, conseiller municipal, membre du Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir). Pour lui, « réviser régulièrement les textes fondamentaux d’un pays peut être perçu comme un signe de malaise pour le pays ou de manigance d’un coup foiré au sommet de l’état».
Contrairement à M. Koné, Yao N’Doli Raymond, 1er vice-président du Front populaire ivoirien (FPI, parti d’opposition) pense que « tant que besoin se fait sentir, il faut corriger les lois afin de ne pas commettre les mêmes erreurs et regarder résolument vers l’avenir ».
Pour ou contre la révision régulière de la constitution d’un pays ? En tout cas en la matière, certains pays se sont rendus célèbre.
Ainsi, Saint-Marin, le micro-état enclavé dans le Nord-est de l’Italie détient la palme de la plus ancienne République du monde, loin devant les Etats-Unis d’Amérique comme beaucoup le croient. La constitution de ce pays, toujours en vigueur, remonte en effet à 1600, contre 1787 pour celle des USA.
Ange Tiémoko