Présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Akissi Danièle Boni-Claverie donne de la voix au sein du Front du refus. Même après le vote de la nouvelle constitution.
Pour sûr, les événements de la crise post-électorale ont ravivé sa flamme combattante. Danièle Boni-Claverie a connu la prison de juillet à novembre 2011. À 61 ans, elle est aujourd’hui, avec Mamadou Koulibaly, président de Lider, le porte-parole du Front du refus, la coalition politique née à la faveur de la lutte contre le projet de nouvelle constitution. Transfuge du PDCI-RDA, alors que ce parti se rapprochait d’Alassane Ouattara, alors dans l’opposition, Danièle Boni a rejoint l’ex-président Laurent Gbagbo après l’avoir combattu durant près d’une décennie, et créé en 2006 l’Union républicaine pour la démocratie (URD).
Transhumance
Consciente du faible poids de son parti, l’exmilitante du PDCI a rejoint le Congrès national pour la résistance et la démocratie (CNRD), coalition proche de Laurent Gbagbo, puis à sa sortie de prison, l’Alliance des forces démocratiques (AFD), pilotée par Pascal Affi N’Guessan. Mais à la veille de l’élection présidentielle de 2015, elle prendra ses distances vis-à-vis de ce dernier, avant de se retrouver au sein du Collectif des partis de l’opposition démocratique (CODE). Là encore, l’idylle tournera court, à cause d’une guerre de leadership. La naissance du Front du refus lui offrira un point de chute.
Radicalisation
Pionnière des présentatrices de la télévision ivoirienne, Danièle Boni-Claverie deviendra ministre de la Communication sous le règne du Président Henri Konan-Bédié, de 1993 à 1999, et retournera au gouvernement, appelée par Laurent Gbagbo durant la crise post-électorale, en qualité de ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (20102011). « Nous n’avons jamais accepté l’affaiblissement programmé de nos institutions et notamment du parlement », soutient cette forte tête, qui se présente désormais comme défenderesse des fondements de la République. Principale figure féminine de l’opposition au régime d’Alassane Ouattara, son interpellation récente, aux côtés d’Aboudramane Sangaré, a fait monter sa côte de popularité auprès des militants restés fidèles à la ligne dure défendue par ce dernier. Une place qu’elle compte bien garder et capitaliser. Pour y arriver, sa méthode semble se limiter à une opposition radicale au pouvoir, quitte à ruer dans les brancards à chaque rassemblement du Front du refus.
David YALA