Les choses ne s’annoncent pas aisées, tant pour le parti au pouvoir que pour les partis de l’opposition. S’ils ont tous écarté l’option d’élections primaires pour désigner leurs candidats aux législatives, le consensus et l’arbitrage ne sont pas gagnés d’avance.
Une première en Côte d’Ivoire. Tous les partis politiques les plus significatifs se sont engagés à participer aux élections législatives. Celles-ci s’annoncent comme un grand challenge, tant du point de vue de l’organisation que pour chaque formation. Le RHDP au pouvoir joue pour obtenir une majorité confortable et l’opposition veut démontrer qu’elle est majoritaire même si elle n’a pas participé à l’élection présidentielle du 31 octobre.
Difficiles choix De sources proches du RHDP, ce parti a enregistré un peu plus de 1 000 candidatures pour 255 postes en jeu. Les choses se déroulent aisément dans quelques circonscriptions, où le consensus se dégage autour de certains candidats, comme c’est le cas à Treichville, au Plateau, à Bayota ou encore à Sinématiali et Ferké. Mais le comité d’investiture est sous la pression de certains candidats et de leurs soutiens, qui multiplient lobbyings et marches afin de faire entendre leurs voix. Il en est ainsi pour les circonscriptions de Bouaké, Attécoubé, Anyama, etc.
Dans l’opposition, qui a décidé cette fois de participer en rangs serrés, avec des listes communes, les choses ne vont pas comme sur des rails. En interne dans chaque parti, les arbitrages s’annoncent difficiles et des manifestations de colère se font déjà entendre au PDCI, notamment à Yamoussoukro, ou au FPI, à Gagnoa et à Adzopé. « Les choix posent problème car aucun parti ivoirien n’a préétabli de règles pour le choix de ses représentants aux élections locales. Résultat : à chaque élection les critères internes changent », explique un cadre du RHDP. Une situation qui favorisera la présence d’un grand nombre de candidats indépendants, qui parfois feront mordre la poussière aux choix des partis. « Sauf que ces indépendants, pour la plupart, regagneront ensuite leur parti d’origine », poursuit-il. Des sanctions sont parfois annoncées mais jamais appliquées, car les partis, dans leur quête d’obtention de la majorité au Parlement font les yeux doux aux indépendants élus. En 2016, plus de 60 députés élus l’ont été sous une bannière indépendante avant d’être accueillis à bras ouverts par les différents groupes parlementaires. Les législatives du 6 mars ne devraient pas échapper à cette règle. Et les indépendants pourraient bien donner du fils à retordre aux candidats des partis traditionnels.
Ange Stéphanie DJANGONE