L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sera à Abidjan ce jeudi 17 juin en début d’après-midi. Ce, après dix années d’absence. Et déjà les regards sont tournés sur son avenir politique.
Que l’entrée soit triomphale ou non, l’ancien président Laurent Gbagbo sera en Côte d’Ivoire ce jeudi 17 juin sur le coup de 15h 45, à la grande joie de ses partisans. Une autre grande victoire après celle de son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI). Même s’il a été condamné à 20 ans de prison dans l’affaire « casse de la BCEAO » et qu’il ne bénéficie pas pour l’heure d’amnistie, les regards sont déjà tournés sur son avenir politique.
Une base fidèle Même si son parti le Front populaire ivoirien (FPI) reste divisé entre une branche légale conduite par Pascal Affi N’Guessan et une dissidente restée fidèle au fondateur du parti, les dernières élections démontre que la majeure partie des militants est restée avec Laurent Gbagbo. Avec 9, 29 % de voix à la présidentielle de 2015 et 2 députés élus en 2021, Pascal Affi N’Guessan arrive difficilement à mobiliser. Absent depuis une dizaine d’années des échéances électorale, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) qui regroupe les dissidents du FPI s’en est sorti avec 18 députés après une alliance avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Mais une victoire assez maigre pour ce canal du FPI qui n’a pas su, malgré la campagne avec la bénédiction de Laurent Gbagbo, faire un bon score. Le parti s’est même replié dans plusieurs de ces bastions comme dans la région de Mé et du Moronou, de même que dans la région du haut Sassandra et du Goh, fief historique du FPI. Le retour de Laurent Gbagbo pour ces partisans devrait contribuer à remobiliser ses militants. Mais cela dépendra du rôle que ce dernier voudra jouer, prévient l’analyste Arthur Banga. Déjà dans son agenda, la reconstruction de son appareil politique avec une réconciliation au sein du FPI même si le rapport de force semble en défaveur d’Affi N’Guessan. D’ailleurs ce dernier s’est mis en marge de toutes acticités relatives au retour de Gbagbo et prépare surement sa défense dans la « légalité. » La bataille entre les grosses têtes (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo) pourrait également reprendre. L’alliance entre EDS et le PDCI devrait se renforcer ou subir le même destin que les précédentes alliances entre les partis politiques ivoiriens. Tous potentiels candidats en 2025, l’avenir pourrait s’annoncer à nouveau brulant.
Yvan Afdal