Évitant de parler ouvertement d’alternance, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) met le cap sur la reconquête du pouvoir perdu en 1999, après 39 ans d’exercice. Une opération qui ne prend plus en compte l’avis de son allié, le Rassemblement des Républicains (RDR).
Si la question de l’alternance au pouvoir en 2020 fâche au plus haut sommet, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) affiche désormais la volonté de prendre son destin en main. Sous la pression de ses militants, la formation politique, a décidé à l'issue de son séminaire du 8 avril, d’investir son candidat à la présidentielle de 2020 lors du 13è congrès prévu en avril 2018.
Resserrer les rangs Après s'être réconciliés avec Henri Konan Bédié, président du parti, Charles Konan Banny et Amara Essy ont été faits Grands officiers du parti le 8 avril. Quant à Bertin Kouadio Konan (KKB), autre contestataire, il a été reçu la veille par Bédié dans son fief de Daoukro. L’exemple de ces trois frondeurs aura conduit ce parti à « élaborer une logique de maîtrise de la montée en puissance de l’indiscipline », comme indiqué dans le communiqué final ayant sanctionné le séminaire. La réconciliation faite au sommet, celle avec la base devra naturellement suivre, le PDCI voulant taire tous les sons discordants nés de son choix de ne pas présenter de candidat lors de la présidentielle de 2015.
Pression Reprise du découpage électoral et mise en place des structures électorales performantes, telles sont déjà les revendications du PDCI vis-à-vis de son allié, le RDR, dont les élus sont les plus nombreux, « grâce au découpage électoral actuel ». Le message est désormais « clair », selon l’expression du président de la Jeunesse du PDCI, Innocent Yao, pour qui la bataille de 2020 a déjà débuté. Une situation qui pourrait perturber le fonctionnement du gouvernement et des autres institutions que se partagent les Houphouëtistes. La question de l’alternance étant officiellement réglée, le PDCI qui pense avoir de bonnes cartes en main, compte bien maintenir la pression sur le RDR, afin que celui-ci abandonne son projet de conserver le fauteuil présidentiel en 2020. Une équation difficile à résoudre dans un contexte où plusieurs appétits ont été aiguisés chez les poulains du président Ouattara, depuis qu'il a annoncé qu’il rendrait le tablier après deux mandats, conformément à la Constitution. Une pression qui devrait influencer les prises de décisions au prochain congrès des Républicains, attendu au cours du second semestre 2017.
Ouakaltio OUATTARA