Alors qu’elle s’attendait à une ruée vers les différents sites d’enrôlement, la Commission électorale indépendante (CEI) devra revoir ses estimations à la baisse. Pour environ cinq millions de nouveaux électeurs attendus, une semaine après le début de l’opération l’on compte moins de trois cent mille nouveaux inscrits, selon une source proche de la commission. Malgré l’implication de tous les partis politiques dans la sensibilisation, les futurs électeurs ne se bousculent pas au portillon. « De façon générale, le gap est très grand entre le nombre de personnes attendues et le nombre de nouvelles inscriptions. Il est rare de dépasser un taux de 20%. Depuis 2015, la révision de la liste électorale se fait annuellement et ne semble pas intéresser les nouveaux majeurs », explique notre source. Les appels des partis politiques, de même que les mobilisations, n’ont pas pour autant manqué. Face à ce faible taux, l’hypothèse de voir le délai du 24 juin prorogé n’est pas à écarter. Les partis politiques, qui ont multiplié les actions auprès des populations afin de leur permettre d’avoir des pièces d’identité, précieux sésame pour leur enrôlement, devraient plutôt voir ce report d’un bon œil. Avec environ sept millions d’électeurs actuellement, la liste électorale 2020, à terme, ne devrait pas atteindre huit millions d’inscrit, selon certains experts en démographie. Pourtant, pour la présidentielle d’octobre 2020, tous les partis politiques sont intéressés à la conquête, à la reconquête ou encore à la conservation du pouvoir.
Yvann AFDAL