Depuis le 12 mars dernier, les relations n’ont cessé de se dégrader entre le RHDP et l’UDPCI. Pomme de discorde, le choix du candidat de la coalition du RHDP à l’élection présidentielle prochaine. Malgré plusieurs rencontres les lignes n’ont pas beaucoup bougé.
Longtemps attendu, le réaménagement technique du gouvernement a eu lieu le mercredi 13 mai. Ainsi Aly Coulibaly qui assurait jusque-là l’intérim du ministre des Affaires Étrangères a été confirmé à ce poste, de même que Raymonde Goudou Koffi qui a été confirmé à la tête du ministère de la culture et francophonie. L’on enregistre trois nouvelles entrées. Adom Roger ministre de la modernisation de l’administration, Albert Flinde ministre des ivoiriens de l’étranger et Adama Diawara, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce dernier remplace à ce poste Albert Mabri Toikeusse, président de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI).
Turbulence Si le président de l’UDPCI a perdu son portefeuille, il n’en ait pas de même pour son secrétaire général Laurent Tchagba qui conserve son poste à la tête du ministère de l’hydraulique. Selon des analystes, Albert Mabri Toikeusse pourrait atterrir au conseil économique et social et ainsi renforcer sa présence au sein du RHDP. Dans le cas contraire, il marquera la fin de son cheminement avec le RHDP et pourra être candidat aux prochaines élections pour le compte de son parti l’UDPCI. « Il y’a eu plusieurs rencontres de haut niveau entre les cadres de l’UDPCI et du RHDP, des propositions ont été faites de part et d’autre sans que les questions ne soient tranchées. La nomination d’Albert Flindé apparait tout de même comme une sanction à l’encontre de Mabri Toikeusse » explique un cadre de ce parti. Selon quelques indiscrétions, le sort de Mabri Toikeusse aurait été scellé le dimanche 10 mai. Le Président Alassane Ouattara lui aurait donné un ultimatum afin de clarifier sa position avant cette date. Mais bien avant, la modification du bureau politique de l’UPDCI de même que les récentes nominations au sein du cabinet du président de ce parti, avaient heurtés la direction exécutive du RHDP qui y voyait un acte de « mise à l’écart progressive ». « Nous ne voulons pas aller aux élections avec des cailloux dans les chaussettes. Nous voulons savoir clairement avec qui nous allons » estime Adama Bictogo, le directeur exécutif. Les relations entre Mabri et le RHDP demeurent néanmoins flou à ce stade.
Yvann AFDAL