Comme la plupart des cadres du PDCI RDA qui ont pris fait et cause pour le RHDP, Siandou Fofana est à couteau tiré avec la direction de son parti au moment où il s’apprête à mener sa première bataille politique d’envergure : devenir le premier magistrat de la commune de Port-Bouët.
Siandou Fofana est le filleul de la défunte et emblématique maire de la commune de Port-Bouët, Hortense Aka Anghui. Depuis le décès de cette dernière en 2017, il l’a remplacée à son poste de délégué communal du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI RDA) et nourrit depuis lors le secret espoir de lui succéder dans le fauteuil de maire. Une tâche qui s’annonce ardue pour le natif d’Agnibilekrou que certains présentent comme le « gendre de Bédié ». Mis sur orbite en 2009 suite à sa nomination à la direction générale du Fond d’entretien routier (FER), l’ex DG est un « enfant du PDCI ». Transfuge du Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI) de la section du Lycée moderne de Daoukro, il a d’abord pris ses galons au sein des structures de jeunesse du PDCI où il était chargé des finances aux côtés de Bertin Kouadio Konan Bertin, dit KKB. « Charismatique et engagé » aux dires de ses proches, il a longtemps contribué au rayonnement de la JPDCI et a à son actif l’organisation réussie de la célébration des 70 ans d’existence du PDCI RDA.
Devenu ministre du Tourisme et des Loisirs en janvier 2017 cet ancien fidèle d’Henri Konan Bédié est détenteur d’un doctorat en finance internationale et d’un 3e cycle en ingénierie d’affaires et négoce international de l’Institut supérieur de commerce de Paris. Le délégué communal du PDCI à Port-Bouët, malgré ses accointances avec le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui l’ont privé du parrainage de son parti, reste pour l’instant à l’abri de la vague de sanctions qui s’abat sur certains de ses compagnons depuis la rupture entre le PDCI et le Rassemblement des républicains (RDR) au sein de la majorité présidentielle. Il déclare d’ailleurs à qui veut l’entendre : « Je suis et je demeure militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. Rien ni personne, aujourd’hui ni même demain ne pourra m’enlever ce titre ». En campagne pour « agir pour le développement de Port-Bouët », Siandou Fofana ne part pas en terrain conquis, il devra faire face à plusieurs autres candidats tous aussi déterminés, mais il reste sûr de ses forces et attend, confiant, l’issue des votes du 13 octobre 2018.
Malick SANGARÉ