Ses avocats s’activent pour sa libération. Arrêté en 2015 et condamné à 30 mois de prison en mai dernier, Nestor Dahi Douhouré espère être libre en février 2018. Une échéance que ses conseils veulent écourter en saisissant la Cour d’appel.
Condamné pour « discrédit sur une décision de justice », Nestor Dahi Douhouré, arrêté le 10 juillet 2015, purge une peine de 30 mois censée prendre fin en février 2018. Mais les avocats du leader de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI) tendance Sangaré ne veulent pas attendre cette échéance. Saisie, la Cour d’appel devrait se prononcer ce 22 novembre.
Chemin tout tracé Dès sa première année d’études à l’université de Cocody, ce titulaire d’une maitrise en anglais se lance dans la Fédération scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Auprès de Charles Blé Goudé il apprend les rudiments du syndicalisme entre 1998 et 2000 et devient sans surprise un fervent militant du FPI. À la fin de la crise post électorale de 2011, le parti de Laurent Gbagbo est à l’agonie et tous ses cadres en fuite ou emprisonnés. Moment propice pour Nestor Dahi, qui occupe auprès de Justin Koua le terrain pour faire entendre sa voix comme leader de la jeunesse. Suite à l’arrestation de son compagnon en 2015, il prend la tête de la JFPI et promet « de poursuivre le programme d’éveil des consciences et de libération démocratique de la Côte d’Ivoire ». Sa désignation à l’unanimité en tant que secrétaire national par intérim chargé de la jeunesse n’est pas le fait du hasard. Dahi est connu comme un « fin organisateur » et a parcouru presque tout le pays dans le cadre des activités des structures auxquelles il appartenait et des grands meetings de la jeunesse du FPI avant l’arrivée de son parti au pouvoir.
Chute sévère Mis sous l’éteignoir avec la montée en puissance de la « Galaxie patriotique », après l’éclatement de la rébellion en 2002, Nestor Dahi espérait se positionner comme l’un des nouveaux fers de lance de l’opposition en Côte d’Ivoire. Mais ses incessants appels à des manifestations publiques, comme celle du 9 juin 2015, marquée par la mort de 4 personnes, dont des nouveau-nés, à Gagnoa, auront raison de lui. Arrêté le 7 juillet 2015 à Yopougon, alors qu’il était le président de la Coalition nationale de la jeunesse pour le changement (CNJC), il est écroué à la prison de Dimbokro, avant d’être transféré au camp pénal de Bouaké. A 41 ans révolus, l’administrateur civil en poste à la mairie de Cocody n’a jamais cessé de clamer son innocence et attend d’être libéré bientôt pour reprendre son combat.
Malick SANGARÉ